Alors que le juge de l'Audiencia Nacional, Santiago Pedraz, avait convoqué 5 membres du front polisario, le mouvement séparatiste sahraoui, accusés de tortures contre un sahraoui dissident, leur déclaration a été suspendue vendredi à cause de l'impossibilité de les localiser. Ils s'appellent Sidahmed El Bellal Hedda, Gali Sidi-Mohamed Adelyelil et Bachir Sayed, Mohamed EL Khalil et Mohamed Salec Abdesamad, et tous, ainsi que le chef militaire du polisario Brahim Ghali, sont empêtrés dans des affaires de crimes et de violations des droits de l'Homme au Sahara et dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie. Ils devaient témoigner dans l'affaire qui les oppose à El Fadel Breica qui dispose de la nationalité espagnole et qui les accuse notamment de « détention illégale » et « torture ». Le blogueur qui est arrivé dans les camps de Tindouf en Algérie le 20 avril 2019 avait été transféré dans une prison secrète où il avait subi différents types de tortures et traitement dégradants par les milices du polisario. El Fadel Breica s'était exprimé devant le Conseil des droits de l'homme (CDH) à Genève et avait relaté les exactions qu'il a subies dans les camps en Algérie, accusant le Front polisario d'organisation criminelle et terroriste. « Mon corps a encore les blessures et les marques de torture que j'ai subies au cours des cinq derniers mois de détention dans les prisons secrètes du Polisario, avec l'approbation du gouvernement algérien », avait-il déclaré à Génève. « Mon enlèvement était également un acte de vengeance de la part des services de renseignement algériens, qui ont participé à mes interrogatoires et à mes tortures », a-t-il ajouté. Ces sévices, il les avaient vécus en compagne de Mahmoud Zedan et Moulay Abba Bouzid, deux autres bloggeurs qui avaient simplement dénoncé sur les réseaux sociaux « les graves violations commises contre les populations des camps de Tindouf » Vendredi, le juge espagnol qui les attendaient pour comparaitre, n'a pas été en mesure de les entendre à cause de l'impossibilité de les localiser en Espagne. Selon certaines sources, une partie d'entre eux se trouve actuellement en Algérie, mais tous auraient des résidences en Espagne. Le magistrat espagnol a demandé au groupe séparatiste sahraoui de communiquer sa localisation actuelle, selon le média espagnol La Razon qui indiqué par ailleurs que Brahim Ghali, qui est hospitalisé à Logroño, devrait témoigner le 1er juin. Alors que Brahim Ghali qui s'était échappé d'Espagne en 2008 pour éviter des poursuites judiciaires après le dépôt de plusieurs plaintes à son encontre, il est retourné illégalement avec de faux papiers d'identité dans la péninsule ibérique pour des soins suite à une infection au coronavirus. L'affaire qui a éclaté dans la presse a créé des tensions entre le Maroc et l'Espagne. Rabat a protesté officiellement auprès de Madrid pour comprendre ses motivations quant à l'accueil en cachette de cette personnalité controversée poursuivi pour des crimes de guerre, torture et viol. Plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, notamment des Sahraouis et des Canariens ont saisi la justice espagnole une deuxième fois pour réactiver leurs dossiers restés en suspens à cause de la fuite en Algérie de Brahim Ghali en 2008.