Dans un récit qui semble tout droit sorti des annales d'un polar sulfureux, la toile du crime tissée par le prétendu « Escobar du Sahara » s'est dévoilée au grand jour, éclaboussant les échelons du pouvoir et secouant les fondations de la respectabilité. La figure de proue de cette saga n'est autre que Saïd Naciri, président du Wydad de Casablanca et parlementaire et figure éminente du Parti authenticité et modernité (PAM), dont l'incarcération préventive n'est que le prélude d'une enquête qui promet son lot de révélations. Le président du Wydad de Casablanca, se trouve désormais dans la tourmente, accusé en cela de blanchir l'argent sale à travers des projets immobiliers et commerciaux. Le crime financier prend ici des proportions épiques, avec des transactions occultes atteignant des sommets vertigineux, à l'instar de cette requête de cinq milliards de dollars pour ériger un empire immobilier destiné au lavage de l'argent de la drogue. Plus surprenant encore, le chef du Conseil préfectoral de Casablanca qui se croyait intouchable, se trouve éclaboussé par des allégations de facilitation du trafic de drogue. Durant la période préludant son incarcération, Saïd Naciri fut assujetti à une série répétitive de convocations dans les bureaux solennels de la Brigade Nationale de Police (BNP), localisés sur le boulevard Brahim Roudani à Casablanca. Ces multiples séances d'interrogatoire, dans une synchronicité digne d'un scénario hollywoodien, dont un face-à-face survenu précisément trois mois, ont fait tomber Saïd Naciri, figure centrale d'un réseau qui incluait également des personnages de renom tels qu'Abdenbi Bioui, éminent président de la région de l'Oriental et membre du parti PAM. D'une stratégie d'endurance de la part de la BNPJ, il a été contraint à naviguer dans les méandres de sa mémoire, incité subtilement à se perdre dans ses propres récits, et oublier des informations capitales, pour in fine, commettre des imprudences révélatrices qui lui ont scellé son sort semble-t-il. Cette affaire, qui depuis, a franchi les frontières nationales pour devenir un sujet de conversation internationale, a ébranlé les sphères politiques et économiques du Maroc. Elle est perçue comme une véritable opération de « mains propres », sans précédent sous le règne de Mohammed VI. Cette fois, les accusations dépassent de loin les délits habituels de corruption ou de malversations, mais on se trouve en présence de crimes d'une gravité exceptionnelle, associés au grand banditisme et au trafic international de drogue. Un chapitre sombre s'ouvre, révélant les dessous inquiétants d'une élite jusqu'alors perçue comme intouchable. La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), sous le regard attentif du ministère public, aurait mis en lumière le rôle central de Naciri dans l'orchestration d'un réseau de narcotrafic. Les investigations, loin de se cantonner aux méandres habituels du crime organisé, ont établi des connexions inattendues, impliquant des figures de stature dans le sport et la politique. La saga judiciaire a pris une tournure encore plus dramatique avec les révélations impliquant le président suspendu du Wydad Casablanca, dont la maîtrise logistique semble avoir été mise au service de la contrebande de stupéfiants et de l'argent sale et de facilitation du trafic de drogue. La trame se complexifie avec l'intervention de Hadj Ahmed Ben Brahim dit le "Malien" ou le Pablo escobar du Sahara, qui a placé Abdenbi Bioui, arrêté dans cette affaire, en tant que maillon clé entre Naciri et l'organisation criminelle internationale. Face aux enquêteurs, Naciri a tenté de se défaire des accusations, arguant de son innocence, y compris lorsqu'il s'agit de rencontres alléguées avec le trafiquant malien chez l'ex-épouse de ce dernier, la célèbre artiste Latifa Raafat à Rabat. Des preuves techniques viennent contredire ses déclarations, révélant son implication dans la coordination de la contrebande. Le scénario, digne des plus grands thrillers, se complète par l'image presque cinématographique de Naciri recevant, dans l'effervescence discrète d'une rue casablancaise, un sac en plastique d'une valeur de deux millions d'euros des mains du Malien, en présence de sa conjointe. L'Affaire d' »Escobar du Sahara » révèle les abysses dans lesquels se mêlent politique, crime organisé et sport, une trame où la réalité dépasse la fiction, où les masques de la vertu tombent un à un pour révéler les visages marqués par les stigmates du vice et de la corruption. Dans cette histoire où chaque révélation est un coup de théâtre, les protagonistes semblent évoluer dans un jeu d'échecs. Mais la justice, tel un chasseur patient, déroule le fil d'Ariane de cette intrigue complexe, où chaque acteur, qu'il soit magnat du football ou stratège politique, pourrait bien voir son destin basculer sous le poids d'une vérité aussi lourde que les valises de billets noircis par les ombres du narcotrafic. Et, dans cette affaire qui a déjà fait chuter des têtes bien au-delà des dunes du Sahara, on peut se demander combien d'autres suivront avant que le dernier acte ne soit joué.