Le Maroc a approuvé une plainte déposée par l'Afrique du sud accusant Israël de génocide sur la bande de Gaza depuis les événements du 7 octobre. La plainte a été introduite auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), et parmi les magistrats qui examineront cette plainte, se trouve un Marocain, Mohamed Bennouna, un éminent juriste de calibre international. Le procès pour génocide intenté par l'Afrique du Sud a commencé à être discuté ce jeudi à la Cour internationale de justice de La Haye. L'audience examinera cette plainte pendant deux jours, mais le cours de la justice devrait prendre des années. Pour la première fois, Israël qui boycotte la CIJ, a accepté de se défendre devant les 15 juges élus à La Haye, aux Pays-Bas. La plainte déposée par Pretoria, contient 84 pages et accuse l'Etat hébreu d'avoir commis des actes à Gaza qui sont « de nature génocidaire parce qu'ils visent à provoquer la destruction d'une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien ». Quinze juges de haute renommée examineront cette plainte que le Maroc, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, le Pakistan, la Turquie, entre autres, ont approuvée. Parmi ces magistrats élus par vote, se trouve le juge marocain Mohamed Bennouna, un doctorant en droit international. Le magistrat est également diplômé de l'Académie de droit international de La Haye, en plus d'être membre de l'Institut de droit international. Mohamed Bennouna a également été doyen de la Faculté des sciences juridiques et économiques de Rabat, entre 1972 et 1984. Il également été diplomate, en tant qu'ambassadeur représentant permanent adjoint auprès des Nations unies et représentant permanent du Maroc de 2001 à 2005. Jeudi, la première séance a été consacrée à la présentation de la plainte de l'Afrique du sud et une liste des mesures provisoires demandées à l'encontre d'Israël a été communiquée. Parmi elles, se trouvent « la suspension immédiate des opérations militaires dans et contre Gaza » et « l'arrêt de la privation de l'accès à la nourriture et à l'eau ». Selon Pretoria, Israël a rompu ses engagements pris en vertu de la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l'Holocauste. La campagne de bombardements menée par Israël vise à « la destruction de la vie des Palestiniens » et pousse les Palestiniens « au bord de la famine », a affirmé Adila Hassim, avocate de l'Afrique du Sud. « Les génocides ne sont jamais déclarés à l'avance, mais cette cour bénéficie des 13 dernières semaines de preuves qui démontrent de manière incontestable un modèle de comportement et d'intention qui justifie une allégation plausible d'actes génocidaires », a-t-elle déclaré. De son côté, Israël, qui s'exprime vendredi devant les magistrats de la CIJ, a qualifié l'affaire d'« absurde » et « atroce » et a accusé Pretoria de se comporter comme « le bras juridique de l'organisation terroriste Hamas ». Israël « est accusé de génocide au moment où il combat le génocide », s'est offusqué le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, dans un communiqué.