Le ministère du Commerce sénégalais a identifié plusieurs facteurs responsables de la significative augmentation des prix de l'oignon sur le marché national. Parmi ces éléments, les plus prédominants incluent la fin de la période de production locale et la rareté du produit à l'échelle internationale. Cette rareté découle de la suspension des exportations d'oignons par le Maroc, l'un des principaux fournisseurs au Sénégal, depuis février dernier. Bien que cette suspension ait été levée pour Dakar le 11 juillet, les prix de l'oignon demeurent élevés, atteignant parfois jusqu'à 20.000 francs CFA par sac, souligne la même source. Selon l'Agence de presse sénégalaise, qui se réfère à l'Agence de Régulation des Marchés (ARM), le ministère compétent s'engage à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires en collaboration avec les pays fournisseurs. L'objectif est d'accroître l'approvisionnement en oignons sur les marchés au cours des six prochains mois, afin de rétablir des prix normaux pour ce produit et d'améliorer le pouvoir d'achat des consommateurs. La semaine passée, le Sénégal a reçu une livraison de 2400 tonnes d'oignons, sur un total prévu de 10.000 tonnes attendues dans le pays la semaine suivante. La même source ajoute que ces volumes seront renforcés par des importations en provenance du Maroc, qui a temporairement levé l'interdiction d'exporter des oignons vers le Sénégal. De plus, une délégation composée de représentants du ministère du Commerce et d'importateurs sénégalais se rendra à Rabat au début de la semaine prochaine. L'objectif de cette rencontre est de discuter de l'établissement d'un canal d'approvisionnement en oignons pour Dakar avec les autorités marocaines. La même source note que la hausse des prix de l'oignon sur le marché sénégalais est également attribuée au coût élevé d'achat auprès de certains pays fournisseurs. En effet, le prix d'un sac de 25 kg avoisine les 20 euros, soit plus de 13.000 francs CFA, sans prendre en compte les frais d'expédition, d'assurance et de droits de douane. Il est important de se rappeler que le gouvernement marocain avait décidé en février dernier de suspendre l'exportation de certaines denrées alimentaires vers les pays africains, notamment les oignons et les pommes de terre, par le biais du poste frontalier « El Guerguerat« . Cette décision avait été prise en vue de privilégier le marché national en réponse à la hausse des prix à l'époque. Une décision qui avait suscité l'indignation des professionnels du secteur. Mohammed Sadiki, ministre de l'Agriculture avait souligné dans une entrevue précédente avec Hespress que son ministère a conclu un accord solide avec les professionnels concernant les exportations à l'étranger. « Nous surveillons quotidiennement les processus de production et de commercialisation afin de maintenir un équilibre entre les exportations et le marché local« , avait souligné le ministre. Suite à une demande du gouvernement sénégalais, Rabat avait également exempté le Sénégal de cette interdiction d'exportation le mois dernier. Il est important de noter que le Maroc joue un rôle essentiel en tant que principal fournisseur d'oignons pour de nombreux pays africains, dont le Sénégal, la Mauritanie et le Mali.