«Il n'y a pas de souveraineté numérique pleine et entière sans, à la fois, un cyber espace de confiance et une offre culturelle et informationnelle locale, crédible et susceptible de trouver sa place et ses publics dans le nouvel espace numérique global», a souligné, mercredi à Abidjan, la présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuel (HACA), Latifa Akharbach. Intervenant lors des travaux du colloque international sur l'approche commune des pays de l'Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA) en matière de régulation des plateformes numériques, organisé par la HACA ivoirienne, Mme Akharbach, également présidente en exercice du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC), a notamment affirmé à ce propos que la construction de la souveraineté culturelle et informationnelle africaine est un chantier multisectoriel et urgent en raison notamment du rythme accéléré des mutations que connaissant les écosystèmes médiatiques. Outre la mise en place d'une véritable capacité de production de contenus divers, a-t-elle ajouté, ce chantier englobe de nombreuses autres problématiques tels que le respect des droits d'auteur, la protection du public ou encore le développement d'une création audiovisuelle et cinématographique africaine axée sur la diversité, indique un communiqué de la HACA. Concernant les procédures de régulation des plateformes globales à instaurer sur le continent, la présidente du RIARC a notamment affirmé que «la régulation de ces plateformes, comme cela s'est fait ailleurs, devra leur imposer une obligation de soutien aux industries culturelles, médiatiques et créatives locales». Mais, a-t-elle conclu, «cela ne répondra pas à la problématique centrale qui est celle de la création par les pouvoirs publics du continent, des conditions nécessaires à la construction d'écosystèmes médiatiques et culturels africaines viables ». Outre les présidents des douze instances membres de la plateforme des régulateurs de l'audiovisuel des pays de l'UEMOA, les travaux de ce colloque ont réuni plusieurs autres régulateurs des médias africains, des représentants des plateformes numériques globales telles que Meta, Tiktok et Google, le représentant de la Commission de l'UEMOA, ainsi que la présidente du RIARC et un représentant du réseau francophone des régulateurs (REFRAM).