Les députés de La France Insoumise (LFI) ont annoncé, mercredi, le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement, après l'annonce de la présidente de l'Assemblée nationale de son intention de s'opposer à tout amendement entraînant un vote, programmé jeudi dans l'hémicycle, pour abroger le report de l'âge légal de départ à 64 ans, rapportent les médias français. Yaël Braun-Pivet a annoncé, mercredi matin sur BFM TV, qu'elle déclarerait irrecevable jeudi tout amendement rétablissant l'article 1 du texte du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) visant à abroger le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. « Demain, quoi qu'il se passe, il n'y aura pas d'abrogation de la réforme des retraites », a-t-elle dit, au lendemain d'une 14ème journée nationale de grève et de mobilisation contre la réforme des retraites, qui a rassemblé plus de 900.000 manifestants partout en France, selon les syndicats, et 281.000 d'après le ministère de l'Intérieur. Charles de Courson, le rapporteur de la proposition de loi Liot, va déposer un amendement pour réintroduire l'abrogation du recul de l'âge de départ à 64 ans. Le groupe Liot a dénoncé « une attaque inédite contre les droits du Parlement ». « Yaël Braun-Pivet a donc préféré le rôle de porte-flingue à celui de garante des institutions », a jugé Sandrine Rousseau, député Europe Écologie-Les Verts (EELV), citée par la presse. « Scandaleux : ils ont peur de perdre donc ils veulent empêcher les députés de voter », s'est indigné, de son côté, Manuel Bompard, député La France insoumise. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, avait demandé mardi avant le départ du cortège parisien, au gouvernement de respecter « la démocratie » en laissant les députés voter jeudi ce texte. Elle a appelé la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à ne pas empêcher le vote en invoquant l'article 40 de la Constitution. « Elle doit laisser les députés voter, c'est la moindre des choses de laisser les députés s'exprimer sur une réforme de cette ampleur », a-t-elle dit sur la chaîne BFM TV. Le gouvernement français avait déjà échappé, le 20 mars dernier, à deux motions de censure après son recours à l'article 49.3 de la constitution pour faire valider la réforme des retraites sans le vote des députés. Les deux motions ont été déposées par les groupes du Rassemblement national et Liot.