Décidément, la maire de Rabat Asmaa Rhlalou n'a de cesse de se mettre à dos ses administrés. D'aucuns chuchotent même une rébellion administrative qui couve à l'interne. Cela dit, après l'histoire des parcomètres, des chiens errants... et autres impopularités, voilà que les gérants des cafés et restaurants de Rabat décident de poser leurs chaises à l'envers sur les tables en décidant d'observer une grève d'une journée, ce 31 mai. Si l'on s'en tient au communiqué parvenu à Hespress.fr, c'est à la suite de la tenue d'une réunion à la Chambre de commerce que la section de la capitale de Fédération nationale des propriétaires de cafés et de restaurants du Maroc (FNPCRM) que l'aventure va être tentée. Mais la marmite bouillait depuis un moment déjà. En cause une décision fiscale relative à l'occupation du domaine public qui coûte aux cafetiers et restaurateurs les yeux de la tête et qui risque de mettre en péril leurs affaires. Noureddine El Harrak, président de la Fédération des propriétaires de cafés et restaurants au Maroc, avait rappelé, au micro de Hespress Fr, que lors de l'avant dernière session du Conseil de la ville de Rabat, tenue fin 2022, ce dernier avait décidé d'augmenter la taxe sur les boissons de 50/70 DH, ainsi que les redevances domaniales pour atteindre 525 DH le mètre carré tous les trois mois soit une augmentation de 600 à 700 %. « La nouveauté, c'est que des propriétaires de cafés à Rabat ont reçu un avis de recouvrement des redevances domaniales du trésor public pour payer cette taxe suite à la décision fiscale récemment approuvée par le Conseil de la ville ». Et les sommes dont ils devraient s'acquitter sont exorbitantes, d'autant plus que les conséquences de Dame Covid ne sont pas tout à fait derrière nous. Face à cette situation, les propriétaires ou gérants de cafés et restaurants ont décidé de passer à l'action en lançant un mouvement de contestations contre les mesures de la Maire qu'ils estiment « impulsives, imprudentes, voire abusives ». Ils lui reprochent, en plus un manque de visibilité, l'absence d'un dialogue pour rapprocher les deux parties, et de forcer un bras de fer gratuit et surtout sans concession. Mais la goutte qui a fait déborder la tasse des cafetiers, c'est bien la blacklist des établissements « défaut de paiement des taxes » que la maire a récemment adressés à la Trésorerie générale. La FNPCRM rejette les mesures unilatérales prises par la Municipalité de Rabat de surtaxer les établissements sans tenir compte de la situation des propriétaires et gérants qui ne se sont pas encore remis de trois années de crises. D'où, une situation financière catastrophique pour certains. En effet, plusieurs établissements (au moins le cinquième) sont au bord de la faillite, selon la Fédération. Rabat compte environ 3 000 cafés et restaurants, dont un certain nombre exploite l'espace public ou plutôt le domaine communal. Une grève pourrait valoir quelques perturbations et quelques impacts négatifs sur l'image de la capitale.