Les cafés et restaurants de Rabat s'apprêtent à baisser le rideau pendant 72 heures prolongeables pour protester contre l'augmentation des taxes sur les boissons non alcoolisés, ainsi que contre la notification reçue de la mairie de s'acquitter des taxes relatives à l'occupation de l'espace public. Détails. Les tensions montent encore d'un cran entre la mairie de la capitale et les propriétaires de cafés et restaurants de Rabat. Après une prise de bec qui a eu lieu en septembre dernier, entre la commune et les propriétaires de cafés et restaurants, auxquels se sont joints les commerçants qui exercent leurs activités sans autorisation administrative, la mairie revient à la charge pour cette fois-ci exhorter les cafés à régulariser leur situation fiscale vis-à-vis de la municipalité, un appel qui est loin d'être du goût des propriétaires qui objectent qu'ils viennent à peine de se remettre d'une crise de trois ans qui a grevé leurs caisses. Du fait qu'il est intervenu dans une conjoncture morose, un tel avis de recouvrement, qualifié de « menaces », a suffi à provoquer l'ire des propriétaires des cafés de Rabat. Ainsi, ces derniers sont appelés à s'acquitter à une taxe sur les boissons et une autre sur l'occupation de l'espace public, et ce suite en vertu d'une décision du Conseil de la ville d'augmenter la taxe sur les boissons de 50/70dh, ainsi que les redevances domaniales qui atteignent 525 dirhams le mètre carré, exigibles tous les 3 mois. Une mesure qui n'en finit pas de susciter des remous, en cette conjoncture économique difficile. « Nous avons reçu avec inquiétude la décision du Conseil, d'autant plus qu'elle pénalise notre activité qui peine à se rétablir après trois ans de crise consécutives », se plaint un propriétaire de café de la capitale, soulignant que « son café doit s'acquitter d'une somme allant jusqu'à 100.000 DH tous les trois mois, ce qui est en fait une somme exorbitante qui affecterait irrémédiablement sa caisse surtout dans un contexte marqué par une hausse générale des prix. Un tel bras de fer n'a pas laissé indifférente la Fédération des propriétaires de cafés et restaurants du Maroc qui, par la voix de son président, Noureddine El Harrak,relève les lourdes conséquences que cette décision pourrait avoir car, dit-il, de l'avis de la tutelle, si les cafés ne parviennent pas à payer leurs taxes, les autorités compétentes passeront à la saisie de leurs biens, conformément aux dispositions de la loi. Il a qualifié la décision de la mairie d'« irréfléchie ». Le fait d'augmenter la taxe sur les boissons non alcoolisées, qui représentent une part importante des ventes des cafés, risque de faire augmenter les prix de ces produits et donc de pénaliser l'activité de la plupart des cafés de la ville qui misent sur la saison estivale pour équilibrer leurs comptes », a-t-il argué. Dans ce contexte, les pressionnels ne comptent pas baisser les bras d'autant plus que la mairie ne semble pas fléchir comptant sur le soutien des membres du Conseil. Ainsi, les protestataires prévoient de fermer leurs cafés et restaurants pendant 72 heures, question d'alerter les autorités sur les conséquences économiques de cette mesure et exiger sa révision. Quant à la date de ladite grève, « elle n'est pas encore fixée et fera l'objet de concertations entre les professionnels cette semaine », nous a affirmé une source bien informée. Pour sa part, le Conseil n'a pas encore réagi à la décision des propriétaires de cafés. « L'Opinion » a tenté, à plusieurs reprises, de joindre la mairesse, Asmaa Ghlalou mais en vain. Certains médias ont fait savoir que des responsables du gouvernement se disent prêts à intervenir pour l'amorce d'un dialogue et la recherche d'une solution équitable pour tous les protagonistes.