Après sa prise de fonction l'an dernier, le conseil municipal de la ville de Rabat veut réorganiser la réglementation des opérateurs de restauration. Il en résulte que de nombreux opérateurs utilisent de plus en plus un espace public supplémentaire devant leurs locaux, qui ne leur est pas attribué et pour lequel ils ne versent aucune redevance à la ville. Maintenant que le conseil municipal veut passer à l'acte, les détenteurs de ces lieux opposent un niet catégorique. Pour les restaurateurs et cafetiers, pas question de verser un centime aux taxes déjà en vigueur. Plusieurs fois sommés de se limiter aux périmètres qui leur est accordés, les opérateurs de restauration et de café ont étendu leurs espaces jusqu'à occuper totalement les passages des piétons. Et plusieurs fois avertis, ils ne se sont pas conformés aux directives des autorités de la ville. Las de sommer tout le temps, le conseil municipal veut augmenter les tarifs des tables et chaises installées dans les cafés et restaurants de l'espace public. Les exploitants de cafés et de restaurants paient déjà des frais de stand pour installer des tables et des chaises sur des terrains publics, principalement devant leurs entreprises. En raison de la perte de ventes due à la pandémie et au manque de clients, certains opérateurs ont commencé à utiliser plus d'espace pour eux-mêmes. Du point de vue de la mairie, cela doit maintenant se faire en augmentant globalement les redevances et en les contrôlant de plus près. Lire aussi : Perspectives du café au Maroc : les dépenses des ménages estimées à 13 MMDH en 2022 A l'instigation de la maire Asmaa Rhlalou, le conseil municipal avait décidé de porter les redevances à 80 dirhams par mètre carré utilisé et par trimestre (tous les trois mois). Les opérateurs menacent de faire grève. Suite à cette proposition de l'idylle de la ville de Rabat, les exploitants de cafés et restaurants sont montés au créneau et menacent de fermer provisoirement leurs commerces en raison de l'« obstination » présumée du maire de Rabat, selon le journal Le Site info. Les fermetures sont imminentes à moins qu'une solution équitable ou juste ne soit trouvée, a déclaré un expert du secteur. Plus tôt, Noureddine El Harrak, président de l'Association marocaine des restaurants, a déclaré à la source, qui précise que l'association avait écrit une plainte au Premier ministre Aziz Akhannouch, au ministre de l'Industrie et du Commerce Ryad Mezzour et au ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit. La lettre appellerait à une réunion conjointe de toutes les personnes concernées sur une décision du le conseil municipal de Rabat. La Confédération démocratique des cafés, restaurants et établissements touristiques, organisation affiliée à la Confédération syndicale démocratique (CDT), a condamné la décision d'Asmaa Rhlalou. L'association a également demandé au chef du gouvernement de convoquer une réunion avec les opérateurs du secteur. Reste à savoir si le chef du gouvernement marocain et chef du parti RNI, Aziz Akhannouch, s'immiscera dans les affaires « locales » de la maire, qui appartient également au parti au pouvoir RNI. L'affaire dans la capitale attire l'attention au-delà de la politique locale, car les associations et les entreprises à travers le pays craignent que d'autres villes du royaume puissent suivre l'exemple de Rabat et de sa mairie si elle réussit.