C'est une petite « guéguerre » qui se profile à l'horizon entre les propriétaires des cafés et restaurants de Rabat, la Maire de la capitale, Asmaâ Rhlalou, et maintenant, le président de la Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services de la région de Rabat-Salé-Kénitra, CCIS-RSK, Hassan Sakhi. Les raisons de ce « bras de fer » remontent au début de ce mois de septembre, lorsque la mairie de Rabat a notifié certains propriétaires de commerces, cafés et restaurants d'un avis de recouvrement suite à l'adoption par le Conseil de la ville d'un nouvel arrêté fiscal fixant les redevances appliquées à l'occupation de certains biens publics. Une décision qui n'a pas été du goût des propriétaires de cafés et restaurants, qui l'ont aussitôt rejetée en menaçant de ne pas payer, surtout que les montants contenus dans ces avis de recouvrement « sont exagérés et atteignent des millions de centimes ». Après avoir exprimé leur refus de cette décision lors d'une réunion tenue samedi dernier au siège de la CCIS-RSK, le président de la Chambre, Hassan Sakhi, est également entré en ligne. Dans une déclaration parvenue mercredi à Hespress FR, le patron de la CCIS a en effet dénoncé l'exclusion de la CCIS, pourtant partenaire institutionnel incontournable dans cette affaire. Hassan Sakhi met notamment en avant la « transgression des lois réglementaires » par la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, et son « exclusion des institutions publiques d'importantes réunions consultatives ». Le président de la CCIS-RSK fait justement référence à une réunion tenue vendredi 9 septembre par la maire de la capitale, et un groupe de propriétaires de cafés et restaurants de Mahaj Riad et Boulevard Annakhil, et qui avait pour but « d'absorber leur colère » après la décision fiscale du Conseil. Tout en exprimant son rejet total des actions menées par la présidente du Conseil de la ville, « à travers la prise de décisions unilatérales sans se référer aux institutions gouvernementales concernées par les consultations« , Hassan Sakhi, a qualifié « l'exclusion de la chambre » de « violation flagrante de la loi« . Suite à cette « transgression des lois« , le président de la CCIS de Rabat a indiqué avoir pris contact avec la Maire de Rabat qui n'a pas impliqué la Chambre, en tant que représentante légitime des professionnels, en l'excluant de la récente réunion avec les professionnels durant laquelle elle devait être consultée sur des questions importantes qui concernent ses affiliés. « Vu la crise vécue par les professionnels et les propriétaires de cafés et restaurants suite à l'approbation de l'arrêté fiscal fixant les redevances appliquées à l'occupation de certains biens publics, une rencontre a été organisée par la présidente du conseil et les professionnels du secteur sans adresser d'invitation à la CCIS de la région de Rabat en tant qu'institution partenaire, malgré la demande des professionnels pour l'implication de toutes les institutions dans ce dialogue, y compris la chambre, le conseil municipal et le gouverneur de la région« , rappelle la déclaration. Le président de la Chambre y réitère son profond regret de cette « violation flagrante des lois d'organisation, et l'exclusion de la CCIS concernant des questions touchant ses affiliés, alors même qu'elle joue un rôle important dans la représentation et l'encadrement des secteurs du commerce, de l'industrie et des services« . In fine, le président de la CCIS a noté que les articles 3 et 4 du statut des CCIS stipulent que la chambre doit représenter les secteurs du commerce, de l'industrie et des services auprès des autorités publiques locales, provinciales, régionales et nationales, ainsi qu'auprès des organisations et institutions internationales œuvrant dans les domaines liés à ses missions, et qu'elle doit être consultée sur toutes les questions touchant les secteurs du commerce, de l'industrie et des services.