La demi-finale retour de Ligue des champions mercredi (21h00) entre Manchester City et le Real Madrid, le « match de l'année » selon la presse, mettra en scène une floppée de stars et des duels à tous les étages, comme à l'aller (1-1), pour une place en finale. Ederson – Courtois Gardien parfois fantasque, Ederson a sorti deux grosses parades en fin de match à l'aller, sur une tête de Karim Benzema et une frappe puissante d'Aurélien Tchouaméni, qui pourraient peser lourd à l'issue de la double confrontation. Réputé pour son jeu au pied et ses réflexes, Ederson l'est aussi pour ses prises de risques parfois inconsidérées et ses sorties hasardeuses, comme celle hors de sa surface en huitième de finale retour contre Leipzig. « Pep » était prestement venu à son soutien: « Je n'ai, nous n'avons, aucun doute » sur lui, avait-il tranché, « ses performances au long de toutes ces années nous ont aidé à réussir ce que nous avons réussi, Ederson est un gardien exceptionnel ». Des louanges similaires à celles adressées par Carlo Ancelotti à Thibaut Courtois la semaine dernière : « Je persiste à croire qu'un gardien doit savoir se servir de ses mains mieux que de ses pieds. Mais lui, il fait les deux très bien. Courtois a des qualités énormes. C'est une chance d'avoir un gardien comme lui ». A l'aller, Courtois lui aussi a été presque parfait, décourageant le « cyborg » Erling Haaland ou le maestro Kevin de Bruyne par ses parades. Walker – Vinicius Dans une saison compliquée pour l'arrière droit, victime d'une nouvelle inspiration tactique de Guardiola consistant à utiliser John Stones comme arrière droit sans le ballon et milieu axial avec, le duel face au Real était fait pour Kyle Walker. « Il ne peut pas » remplir ce nouveau rôle, avait admis le coach au début du mois, mais « il aura toujours sa vitesse. A 60 ans, il sera encore le plus rapide de nous tous », avait-il plaisanté. Après avoir totalement éteint Kylian Mbappé au Mondial qatari avec l'Angleterre, il a livré un énorme combat à Vinicius à l'aller. Si le Brésilien a marqué, leur accolade tout sourire à la fin du match a montré le respect mutuel et leur impatience d'en découdre à nouveau. Avec sa vitesse, le joyau brésilien du Real, unique buteur de la dernière finale de C1 au Stade de France (1-0 contre Liverpool), sera le danger numéro un. « Il n'est jamais blessé, il se sent toujours très bien. En ce moment, il nous apporte beaucoup, sa manière de jouer est spectaculaire. Il est le futur de ce club. Et le futur, c'est maintenant », l'a encensé Ancelotti vendredi. Sorti de l'ombre de Karim Benzema, moins en vue mais toujours meilleur buteur du Real cette saison, Vinicius prend désormais toute la lumière : il cumule 23 buts et 21 passes toutes compétitions confondues cette saison, faisant de lui le joueur le plus décisif de la « Maison blanche ». Kroos – De Bruyne Piqué à vif par des critiques publiques – rarissimes – de Guardiola à son égard en mars, De Bruyne a relevé son niveau de jeu dans le sprint final où son entente avec Haaland est ravageuse. « Il a une capacité incroyable à faire des passes décisives, marquer des buts et voir des passes que personne ne voit. Mais je crois toujours que cela s'améliorera quand les choses simples » seront mieux faites, avait reproché le Catalan en pointant du doigt sa conservation du ballon ou sa mobilité. Depuis, KDB a produit cinq buts et sept passes en neuf rencontres, dont l'égalisation à l'aller, et City comptera sur son maestro régénéré pour faire tomber les tenants du titre. Mais en face, Toni Kroos, repositionné au poste de milieu défensif qu'il a dû redécouvrir cette saison, a lui aussi retrouvé ses standards. « J'ai toujours dit que je pouvais jouer N.8 ou N.6. C'est assez différent : quand tu es N.8, tu sais que si tu perds un duel, il y aura toujours quelqu'un derrière toi. En N.6, tu penses différemment, tu t'engages de manière plus précautionneuse... Mais avec ballon, ça ne change pas beaucoup : je joue mon jeu », a résumé l'Allemand avant l'aller. En cas de sacre final, Kroos, comme Benzema, Modric, Carvajal et Nacho, rejoindra Paco Gento avec ses six titres de champions d'Europe, pour entrer lui aussi un peu plus dans la légende.