La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a publié son bilan d'activité pour 2022 qui recense toutes les affaires enregistrées. Selon les données chiffrées, la criminalité traditionnelle a baissé et a laissé place à de nouveaux types de crimes, liés au trafic de psychotropes et de cybercriminalité qui ont enregistré un bond en 2022. Au cours de cette année, la DGSN a commencé à mettre en œuvre son programme périodique « Stratégie de sécurité 2022-2026 » dont les orientations renforcent les structures de lutte contre la criminalité, le développement des laboratoires de la police scientifique et technique et le recours systématique aux mécanismes d'instruction pénale et d'appui technique dans les différentes enquêtes. Cette stratégie a permis de mieux identifier et appréhender ces nouveaux crimes technologiques et techniques, donnant ainsi une vision plus claire de la situation. Dans le détail, les services techniques de l'Institut des sciences forensiques de la Sûreté Nationale ont réalisé 576 expertises sur les documents falsifiés, soit une augmentation de 5%, ainsi que 5.533 expertises sur les contenus numériques de 18.050 supports électroniques, soit une hausse de 16%, et 201 expertises balistiques réalisées sur 94 armes à feu et 7.458 munitions et projectiles, soit une hausse de 10% par rapport à l'année précédente. Le laboratoire de police scientifique de Casablanca a reçu au cours de l'année, 16.762 demandes d'expertise, a traité 13.454 demandes d'analyse d'échantillons ADN, une augmentation d'environ 31%, ainsi que 1134 demandes d'expertise dans le domaine de la chimie médico-légale. Le service des drogues et de toxicologique médico-légale a achevé l'expertise scientifique nécessaire dans 1816 dossiers liés aux stupéfiants et substances psychotropes. Le développement des mécanismes d'enquête pénale, l'importance accordée au rôle de la police scientifique et technique et la coordination fructueuse entre les différents services de la police ont permis de hisser le taux de résolution des crimes à 94,43% du total des affaires enregistrées et à 85,34% des crimes violents, soit une tendance haussière depuis les 6 dernières années. Le nombre d'affaires de crimes traditionnel traitées au cours de cette année s'est ainsi élevé à 820.274. Celles-ci ont abouti à l'interpellation et la présentation devant les parquets généraux de 875.879 personnes Le rapport note une tendance haussière au niveau des crimes de cyber-extorsion, avec une hausse de 5 %, et un nombre d'affaires de 5.623 en 2022 contre 5.366 affaires signalées l'année précédente. Le nombre des contenus utilisés dans les affaires enregistrées a atteint 3.935 contenus criminels émanant de 752 mandats pour l'identification des mis en cause. Dans ce cadre, 1.617 personnes ont été interpellées et déférées devant la justice. Les affaires de sextorsion ont enregistré une baisse de 17% par rapport à 2021, note le rapport de police, indiquant que 417 affaires ont été identifiées ayant conduit à l'interpellation de 237 personnes impliquées et 428 victimes, dont 77 non marocains. Les dossiers liés à la corruption ont enregistré pour leur part une hausse de 17% avec 453 affaires de corruption, de trafic d'influence, de fraude et de dilapidation des deniers publics et de chantage. Un total de 595 personnes ont été soumises à l'enquête (296 pour corruption et trafic d'influence, 217 dans des affaires de fraude et de dilapidation des deniers publics et 82 pour chantage et abus de pouvoir). Une progression de 8% a été enregistrée dans les affaires liées aux drogues totalisant 92.713 affaires au cours de l'année permettant l'interpellation de 120.725 personnes, dont 241 de nationalité étrangère. La DGSN a annoncé avoir procédé à la saisie de 98.543 tonnes de hachich en baisse de près de 49%, la saisie de 190,178 kg de cocaïne, en baisse de 87%, et de 2,821 kg d'héroïne, soit une baisse de 5%. A contrario, les quantités de psychotropes saisies (ecstasy, captagon, et comprimés psychotropes) ont enregistré la plus importante hausse soit 85% avec un total de 2.668.473 comprimés psychotropes saisis cette année. Enfin, concernant la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et l'apologie des actes terroristes, la BNPJ a déféré 20 individus devant le parquet compétent, enregistrant ainsi un recul de 23% par rapport à l'année précédente, sans compter les cellules terroristes démantelées par le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) relevant de la DGST. Le bilan de la DGSN indique donc une baisse des indicateurs des crimes violents, une hausse du taux de répression. Les tendances criminelles enregistrées en 2022 montrent un recul significatif du nombre des affaires répressives enregistrées avec moins de 30,22%, une criminalité violente qui n'a pas dépassé le seuil de 6,59% mais une hausse des affaires liées à la cybercriminalité et au trafic de psychotropes face au recul des drogues traditionnelles.