Dans le cadre de la 5e réunion ministérielle de l'Union pour la Méditerranée (UpM) sur le renforcement du rôle des femmes dans la société, tenue ce mercredi 26 octobre à Madrid, le Maroc a adopté la déclaration ministérielle visant à accélérer le renforcement du rôle des femmes dans la région euro-méditerranéenne à l'instar des 42 États membres de l'UpM. Les détails. Représenté par la ministre de la Solidarité de l'Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, le Maroc a adopté à Madrid la déclaration ministérielle, présentant ainsi, aux côtés des 42 États membres, des recommandations, des actions et des mesures concrètes et opérationnelles axées sur quatre domaines prioritaires. Parmi ces recommandations figurent le renforcement du cadre juridique, la facilitation de l'accès des femmes aux postes de direction dans la vie publique et la prise de décision, la valorisation de leur participation dans la sphère économique, ainsi que la lutte et la prévention des violences faites aux femmes et aux filles. À cet égard, la ministre de la Solidarité de l'Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar est intervenue lors de la réunion ministérielle, présentant ainsi les avancés et réalisations du Maroc en matière des droits des femmes, sous le leadership du Roi Mohammed VI, qui ont permis au Maroc d'atteindre des stades importants en la matière. « J'ai eu l'honneur de représenter le Maroc aujourd'hui à la Conférence de haut niveau sur les Femmes pour la Méditerranée, organisée par l'UpM et l'UE et co-présidée par le Royaume de Jordanie ici en Espagne. Le Maroc a pu atteindre des réalisations très importantes en matière des droits des femmes, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, qui continue de nous challenger davantage« , a confié la ministre à Hespress Fr. Les femmes plus que jamais présentes sur la scène politique marocaine « Nous avons tous entendu le dernier discours du Trône où le Souverain nous a demandé de fournir davantage d'efforts pour l'effectivité de l'égalité des genres, hommes-femmes, au Maroc comme consacrée dans la constitution du pays, et d'accélérer pleinement l'accès des femmes à leurs droits« , a-t-elle précisé. En termes de représentativité des femmes, surtout après les élections de 2021, la ministre a présenté l'évolution du Royaume en la matière et la présence des femmes à l'échelle nationale, notamment au niveau des conseils locaux et provinciaux. « Nous avons constaté une évolution de près de 4% à 35% de la participation des femmes au niveau des conseils locaux et provinciaux, tandis qu'au niveau du Parlement, on est passé de près de 20% à 24 % de femmes à la Chambre des représentants. Aussi nous avons au gouvernement 6 ministres femmes avec des portefeuilles très importants. Nous avons aussi trois femmes Maires, présidentes de conseils de grandes communes, notamment Casablanca, Rabat, et Marrakech. Et nous avons aussi des femmes à la tête d'institutions constitutionnelles comme le CNDH (Amina Bouayach) et la HACA (Latifa Akharbach) », a détaillé la ministre. Aawatif Hayar, est également intervenue dans un panel sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes. « Et là encore, j'ai présenté les réalisations importantes de notre pays. On peut fièrement dire que nous sommes très avancés par rapport à quasiment tous les autres pays de la Méditerranée. Le Maroc dispose d'une vision intégrée en la matière qui comporte plusieurs dimensions, principalement la dimension sensibilisation et protection« , a-t-elle précisé au micro de Hespress Fr. En Marge de la Conférence de haut niveau sur les Femmes pour la Méditerranée, qui se tient tous les deux ans, la ministre a indiqué avoir eu plusieurs « meeting » avec de hauts responsables de la Méditerranée, notamment le Secrétaire général de l'UpM, Nasser Kamel, à qui elle a présenté toutes ces avancées et exploré les pistes de collaboration et d'organisation d'événements importants au Maroc. Pour sa part, Nasser Kamel, secrétaire général de l'UpM, a souligné que « l'égalité des genres n'est pas seulement un droit humain fondamental, mais aussi un marqueur significatif du développement et une contribution essentielle pour relever les défis pressants auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés au niveau mondial ». « Les sociétés inclusives sont des sociétés plus prospères, ce qui constitue un élément clé sur la voie de la garantie de la sécurité et du bien-être de toutes les citoyennes et citoyens euro-méditerranéens, indépendamment de leur genre », a-t-il dit. Renforcer l'autonomisation économique et politique des femmes Ce mercredi, les 42 pays ont pris plusieurs engagements où figurent la transition vers l'emploi formel pour les femmes travaillant dans l'économie informelle, le soutien et l'encouragement de l'entrepreneuriat chez les femmes, la promotion de l'égalité des genres et de modèles de leadership inclusifs dès l'éducation préscolaire et dans tous les domaines, y compris les sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM, de son acronyme anglais), le développement d'un financement tenant compte de la dimension de genre pour les actions en faveur du climat et de l'environnement, l'accès aux organisations, entreprises et coopératives de femmes et l'adoption de lois complètes définissant et criminalisant toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles, y compris la cyberviolence. Les ministres ont reconnu que l'égalité des genres dans la région euro-méditerranéenne a parcouru un long chemin depuis 2015, date à laquelle a été établi un processus de dialogue régional visant à renforcer le rôle des femmes dans les pays de l'UpM. Publié en mars 2022, le premier mécanisme de suivi intergouvernemental de l'UpM sur l'égalité des genres a démontré que de nombreux pays ont renforcé les cadres juridiques et élaboré de nouveaux programmes et de nouvelles politiques, dans le but d'accroître la participation des femmes dans les sphères politique, économique et sociale et de les protéger contre toutes les formes de discrimination et de violence sexiste. Toutefois, les ministres ont convenu que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer l'autonomisation économique et politique des femmes et pour mettre fin à la violence à l'égard de ces dernières dans la région, notamment à la suite des différentes crises, y compris sanitaire et environnementale et, plus récemment, alimentaire, hydrique et énergétique. En outre, les ministres ont reconnu que les femmes des zones rurales sont confrontées à des défis uniques et que des efforts particuliers sont nécessaires pour renforcer leurs opportunités et élever leur statut au sein de la société. « Nous devons transformer les crises en opportunités de changement et de régénération, tout en restant fidèles à notre engagement en faveur de l'égalité des genres. Grâce aux engagements pris aujourd'hui, nous pouvons obtenir des résultats tangibles pour l'avenir des femmes et des filles, dans toute leur diversité, dans toute la région euro-méditerranéenne. Nous devons mettre un terme à la violence à l'égard des femmes et des filles et œuvrer à la promotion de sociétés dans lesquelles nous pouvons tous avoir un emploi, participer à la prise de décision et être représentés dans la vie publique », a déclaré la commissaire européenne à l'Égalité, Helena Dalli, qui a pris part à la Conférence.