Le gouvernement marocain a réagi avec stupéfaction, jeudi, au « démenti » publié par l'ambassade de France au Maroc au sujet de la censure du poète kabyle Ferhat Mehenni qui devait être interviewé sur la chaine française CNews. Lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil du gouvernement, le porte parole du gouvernement, Mustapha Baitas a évoqué avec stupeur le « démenti » publié mercredi soir par l'ambassade de France à Rabat. « Je me demande, simplement, je me demande, est-ce que cela entre dans le cadre des usages » diplomatiques?, a commenté le ministre en réponse à une question qui l'interrogeait sur la réaction du gouvernement marocain face à cette sortie de la représentation diplomatique française au Maroc concernant une affaire qui n'a aucun lien avec le Maroc. Et le ministre de se demander aussi « si les ambassades ont l'habitude de faire cela, et si les ambassades de France dans les autres pays ont fait la même chose? ». Ces deux questions posées par Mustapha Baitas révèlent le niveau d'incompréhension des autorités marocaines face à des comportements suspects de la part de Paris vis à vis du Maroc ces derniers temps. Il est en effet approprié de s'interroger sur les raisons ayant poussé l'ambassade de France au Maroc à démentir des faits qui n'échappent à personne, et d'accuser les médias de supposément propager des « allégations ». Pourquoi aucune autre ambassade de France n'a fait de démenti dans les autres pays à part celle du Maroc? Les médias marocains et le Maroc ne sont pas concernés dans cette affaire de censure en direct. Celle-ci s'est produite en France et a visé le chef du Mouvement d'autodétermination de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni, qui est dans le viseur de l'Algérie.