Le gaz naturel européen baissait un peu mercredi, malgré l'interruption des livraisons russes via Nord Stream 1, l'Europe ayant fait état de stocks de gaz plus rapidement remplis que prévu. Vers 8 h 40, le TTF néerlandais, référence du marché européen, cédait 3 % à 248 995 euros le mégawattheure (MWh). Depuis son récent sommet depuis le début de la guerre en Ukraine atteint la semaine passée à plus de 342 euros le MWh, le gaz a chuté d'environ 27 %. Comme annoncé par le géant russe Gazprom, le flux de gaz russe est effectivement tombé à zéro via Nord Stream 1 aux premières heures de la matinée mercredi. L'interruption doit durer trois jours. L'Europe a toutefois souligné que ses niveaux de stockages globaux de gaz sont en avance sur le calendrier prévu, « atteignant une moyenne de 80 % de remplissage, ce qui était l'objectif du 1er novembre », note Wei Xiong, de Rystad Energy. À la même époque l'année dernière, les réserves n'étaient remplies qu'à 66 %, selon l'analyste. « Le risque pour l'approvisionnement hivernal de l'Europe demeure toutefois », nuance-t-il, étant donné les faibles livraisons en provenance de Russie, et l'UE pourrait être confrontée « à la concurrence des importateurs asiatiques à l'approche de l'hiver ». Le PDG de Gazprom Alexeï Miller a affirmé mercredi que le gazier augmente constamment les approvisionnements via le gazoduc Power of Siberia vers la Chine, au-delà des quantités quotidiennes contractuelles. « La non-reprise des flux samedi serait un coup dur pour ce qui s'annonce déjà comme un hiver difficile et coûteux », affirme également Craig Erlam, analyste chez Oanda. Les prix du pétrole étaient quant à eux une nouvelle fois lestés mercredi par l'inflation et les craintes de récession qui pourraient affecter la demande. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 3,45 % à 95,88 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre baissait quant à lui de 2,97 %, à 88,92 dollars, glissant sous les 90 dollars le baril. L'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en août, à 9,1 % sur un an, a annoncé Eurostat mercredi, laissant craindre pour la vigueur de la demande en or noir. La veille, « l'hypothèse d'un affaiblissement général de la demande avait également conduit à une nouvelle séance volatile pour le pétrole » sur fond d'inflation et de resserrement des taux des banques centrales, d'après Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor. Cette baisse intervient une semaine après que les cours du pétrole ont été do^pés par les déclarations du ministre saoudien de l'Énergie Abdelaziz ben Salmane, laissant entendre que l'OPEP+, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, pourrait réduire sa production. « Tel un navire abandonné en mer, le marché pétrolier ne parvient pas à maintenir un cap stable », a résumé Stephen Brennock.