Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse mercredi, toujours poussés par la possibilité d'une réduction de la production des membres de l'Opep+, quand le gaz reste à des niveaux très élevés en raison des suspensions d'approvisionnement russe à venir. Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre, prenait 1,03% à 101,25 dollars, renouant avec des prix à trois chiffres. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, montait quant à lui de 0,97%, à 94,65 dollars. Les deux références du brut ont gagné plus de 3 dollars le baril mardi, «dans la perspective d'une réduction de la production par l'Opep+», l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, commente Stephen Brennock, de PVM Energy. «Les Saoudiens ont lâché une bombe cette semaine», lance l'analyste. Le ministre saoudien de l'Energie Abdelaziz ben Salmane a estimé que les prix actuels pourraient justifier une baisse de production de l'Opep+. Cette réduction ne serait toutefois pas imminente et dépendrait de l'issue des négociations autour de l'accord sur le nucléaire iranien. Mardi, les Etats-Unis ont indiqué que l'Iran avait fait des concessions sur des points clés, ravivant les espoirs d'un retour à l'accord sur le nucléaire de 2015, même s'ils n'ont toujours pas donné leur réponse formelle aux propositions iraniennes. L'avancée des négociations sur le nucléaire iranien est un signal positif Les négociations sur le nucléaire iranien, engagées depuis déjà 16 mois, ont pour but de sauver l'accord international conclu en 2015, dont Washington s'est retiré avec fracas en 2018 sous la présidence de Donald Trump. Une issue positive entraînerait la levée des sanctions américaines contre l'Iran et permettrait son retour à pleine capacité d'exportation sur le marché du pétrole. PMV Energy estime que l'Iran pourrait ainsi ramener jusqu'à 1 million de barils par jour sur le marché. Le marché attend également la publication ce mercredi de l'état des stocks américains de pétrole par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Les analystes tablent sur une baisse de 2,5 millions de barils des réserves commerciales de brut et de 1,5 million de barils pour l'essence, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. Le prix du gaz naturel évolue quant à lui toujours à des niveaux très élevés, proches de leur sommet de lundi, à un niveau plus vu depuis l'envolée extrême des cours au début de l'invasion russe de l'Ukraine. Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s'échangeait à 270,90 euros le mégawattheure (MWh), en légère hausse de 1,84%. La récente flambée des cours a été provoquée par l'annonce du géant gazier russe Gazprom d'une suspension complète de l'approvisionnement en gaz via Nord Stream 1 pour une période de trois jours, et a provoqué un envol des prix de l'électricité pour l'année prochaine en France comme en Allemagne. Depuis le début de l'année, le prix du TTF a explosé de plus de 285%.