L'Algérie brûle un deuxième été de suite sans que le président ou l'armée n'aient pris de mesures concrètes, et n'ont acheté aucun appareil pour lutter contre les flammes. Qui est responsable de cette nouvelle catastrophe en Algérie? La réponse courte est que c'est le président Abdelmadjid Tebboune, le premier responsable en tant que chef de l'Etat, il a la responsabilité de veiller aux intérêts des Algériens et cela passe par leur sécurité contre ce type d'événements. En tant que chef suprême des forces armées, il a dit avoir donné ses instructions pour l'achat de bombardiers d'eau pour préparer l'Algérie à faire face à de nouveaux épisodes d'incendies. Mais l'armée ne s'est pas exécutée et rien n'a changé depuis l'année dernière, ce qui pose la question de savoir si le président a réellement l'étoffe d'un chef d'Etat ou l'armée algérienne se contre-fiche de Abdelmadjid Tebboune et de ses instructions. Depuis les incendies meurtriers de l'été 2021 en Kabylie, le président algérien a annoncé qu'il a ordonné que son pays se dote «immédiatement» d'avions bombardiers d'eau. Mais en juin 2022, sa discussion « fuitée » avec l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie à l'occasion de la foire d'Alger, a démontré que rien n'avait été fait, un an après, et qu'il tentait simplement de montrer à l'opinion publique qu'il « agissait ». Le président algérien avait demandé à l'ambassadrice de lui faire d'urgence une proposition pour l'acquisition d'avions spécialisés dans l'extinction de feux et lui a promis de payer en cash. Le président prend les Algériens pour des imbéciles avec cette déclaration car ce n'est pas en promettant de payer en cash qu'un pays peut être livré immédiatement pour des avions aussi importants. Il faut passer commande des mois à l'avance, ce que l'Algérie n'a manifestement pas fait. Malgré le sursis d'un an pendant lequel le gouvernement algérien pouvait passer commande chez plusieurs fournisseurs, aucune mesure n'a été prise et c'est ce qui a causé le terrible bilan de près de 40 morts, des centaines de blessés, en 24h dans les incendies dans le nord-est algérien. Cette fois, le régime algérien n'a pas sorti la carte du complot. L'année dernière il avait accusé le Maroc d'être responsable des feux et avait refusé les 2 Canadairs que le Royaume lui avait proposés, laissant ainsi des citoyens mourir, en attendant l'aide internationale déjà mobilisée dans d'autres pays, notamment européens. Il est à se demander pourquoi le régime algérien est resté les bras croisés pendant tout ce temps alors que les rapports d'experts du climat et de la Banque mondiale ont dit et répété que les pays du Maghreb étaient cibles du réchauffement climatique et par conséquent sont menacés par les incendies de forêt à cause des chaleurs caniculaires. L'Algérie est le seul pays de la zone méditerranéenne à avoir fait autant de victimes lors d'incendies. Le Maroc lutte contre les feux depuis au moins deux semaines, d'autant qu'ils se sont déclarés simultanément dans plusieurs régions et provinces. Des feux de grande ampleur qui ont mobilisé différentes unités sur place ainsi que des avions. Pour autant, le bilan se chiffre à une perte humaine et 3 pompiers décédés dans un accident après être tombés dans un ravin, et pas à cause des feux. Le président Tebboune et l'armée algérienne avaient 1 an exactement pour commencer à chercher et à trouver des solutions pour éviter les bilans humains lourds que le pays a enregistrés en seulement 2 jours d'incendies. Le chef d'Etat avait remis le couvert le 12 août, pour montrer à l'opinion publique que le sujet des bombardiers d'eau était encore d'actualité dans son esprit. Dans un entretien à la télévision nationale algérienne il a affirmé avoir donné ses instructions à l'armée pour l'acquisition de bombardiers d'eau, sans entrer dans les détails, sans dire si ces instructions ont été suivies de faits, et quand l'Algérie allait les réceptionner. Cet été, l'on pouvait voir plusieurs articles de presse en Algérie se féliciter de l'achat d'avions spéciaux pour faire face à ce phénomène. Mais seul un avion russe, un Be-200 a été livré en juin. Un avion qualifié par le journaliste algérien Abdou Semmar de « quincaillerie » étant donné qu'il est en panne alors qu'il n'a même pas encore servi. Selon le journaliste, il était évident que cet avion n'allait pas aider à combattre les incendies étant donné qu'il a été prouvé lors de tests réalisés par plusieurs pays, qu'il n'était pas opérationnel et qu'il comportait plusieurs défauts. Aucun pays à part l'Azerbaïdjan n'utilise ce bombardier russe. Par ailleurs, Abdou Semmar a aussi déclaré, sur sa chaine Youtube, qu'il y avait de fortes chances que cet avion n'ait même pas été loué (pour 3 mois) par l'Algérie mais offert par la Russie. Pire encore, le régime algérien avait un seul contrat avec l'entreprise espagnole Plysa, pour l'acquisition de petits bombardiers d'eau. Il a été tout simplement annulé par Alger à cause de sa rengaine contre le Maroc et dans le sillage de la nouvelle position de l'Espagne au sujet du Sahara. Quelle image renvoie le président Abdelmadjid Tebboune à l'opinion publique et à la communauté internationale en n'ayant rien fait pour éviter la catastrophe et en ayant annulé le seul contrat qu'il avait pour un différend qui ne concerne en rien l'Algérie, un an après un épisode similaire qui avait fait plus de 100 morts selon le chiffres officiels? Le bilan final des morts des incendies qui ont frappé la Kabylie à la même période en 2021 n'a même pas été arrêté par les autorités algériennes et selon la presse locale, il s'agirait d'au moins 200 morts.