En l'absence de chiffres globaux, les bilans rapportés par les autorités locales, la protection civile et le ministère de la défense font état au total de 90 morts depuis lundi. Le nord de l'Algérie brûle toujours. Pompiers, militaires et volontaires œuvraient, samedi 14 août, à éteindre les derniers feux de forêt avivés par une chaleur extrême. «Les équipes de la protection civile œuvrent actuellement à éteindre 29 incendies à travers 13 wilayas (préfectures)», notamment à Tizi Ouzou, Jijel et Bejaïa, en Kabylie, a précisé un communiqué. Au cours des dernières vingt-quatre heures, 43 foyers ont été éteints dans 20 préfectures. Une centaine de feux avaient été recensés jeudi dans tout le pays. En l'absence de nouveau bilan global officiel, les bilans rapportés par les autorités locales, la protection civile et le ministère de la défense font état au total de quelque 90 morts depuis lundi. Le dernier bilan global officiel vendredi s'élevait 71 morts. Sur le terrain, près de 7 500 agents de la protection civile sont déployés, avec 490 fourgons anti-incendie et trois hélicoptères. Cinq hélicoptères lourds MI-26, d'origine russe, ont également été mobilisés par l'armée. Deux bombardiers d'eau français mis à disposition par Paris – par l'intermédiaire de l'Union européenne (UE) – ainsi qu'un avion de liaison, sont intervenus massivement jeudi et vendredi en Kabylie. Le président Abdelmadjid Tebboune avait fait état jeudi soir de l'affrètement de deux avions bombardiers d'eau espagnols et de la prochaine arrivée d'un troisième appareil en provenance de Suisse. La Russie a également proposé de mettre à la disposition de l'Algérie quatre avions bombardiers d'eau, selon l'agence officielle APS, qui devraient arriver sur place «dans les prochaines heures». D'après le site spécialisé Mena Défense, l'armée algérienne compterait acheter huit bombardiers d'eau russes Beriev Be-200. Cérémonie pour les soldats morts durant les incendies Le président Abdelmadjid Tebboune a rendu visite samedi aux blessés, civils et militaires, hospitalisés à Alger, leur promettant de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour leur prise en charge. Le ministère de la défense a, par ailleurs, organisé samedi deux cérémonies pour honorer les 33 soldats qui ont péri, l'une à l'hôpital militaire d'Alger, en présence du chef d'état-major, Saïd Chenegriha, et l'autre à Constantine (nord-est). «Ces héros ont sacrifié leurs âmes pour la patrie et pour sauver leurs concitoyens des incendies criminels survenus dans différentes régions de notre pays», a déclaré le général Boualem Madi, directeur de la communication de la défense lors d'une l'oraison funèbre, au troisième et dernier jour d'un deuil national. Selon les dirigeants algériens, ces incendies sont en majorité d'origine «criminelle» et des pyromanes ont été arrêtés. Des experts et des témoins pointent aussi du doigt le manque d'anticipation et de prévention des pouvoirs publics devant un phénomène récurrent chaque année en Algérie, encore accentué cette année par des températures particulièrement élevées. Les services météorologiques prévoient des températures allant jusqu'à 48 °C, dans un pays qui souffre déjà de stress hydrique.