Le Maroc s'est dit disposé à aider l'Algérie pour lutter contre les incendies meurtriers qui font rage dans le nord du pays. Le 12 août, le président Tebboune a reconnu que le plupart des pays européens ont snobé ses appels de détresse. Plusieurs pays ont refusé d'envoyer leurs Canadair en Algérie, pour aider à lutter contre les feux de forêt qui ravagent le nord du pays, principalement la commune de Tizi Ouzou. Alors que le pays est privé de bombardiers d'eau, le Maroc a proposé deux de ses Canadair CL-415 de l'unité de lutte anti-incendie pour arriver en renfort. Une demande qui est restée sans réaction algérienne. Au-delà de l'aide internationale officielle qui se refuse à Abdelmadjid Tebboune, devant l'ampleur de la catastrophe, les appels de détresse se sont multipliés dès le début dans la société civile, en Algérie et au sein de la diaspora algérienne. Des ONG s'activent notamment en France pour lancer des cagnottes ou envoyer du matériel aux zones sinistrées par l'intermédiaire d'organisations locales. Le roi Mohammed VI, pour rappel, a donné des instructions afin d'exprimer «la disponibilité du royaume du Maroc à aider l'Algérie à combattre les incendies de forêts qui ravagent plusieurs régions du pays», d'après un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain. «Deux Canadair ont été mobilisés afin de participer à cette opération, dès accord des autorités algériennes», d'après la même source. Deux aéronefs largueurs d'eau et un avion de commandement français ont été déployés jeudi dans une Kabylie en proie aux flammes. Le Maroc qui a mis également deux Canadair à disposition, n'a pas reçu de réponse de la part des autorités algériennes, malgré les pertes humaines et matérielles qui s'accentuent. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a promis, lors d'une allocution télévisée jeudi 12 août, que deux autres Canadair devaient arriver d'Espagne et un autre de Suisse. Pire, le chef d'Etat a accusé, sans les nommer, les indépendantistes kabyles de vouloir exploiter la catastrophe pour diviser le pays, un nouvel épisode d'une série de théories complotistes divulguées à large échelle. Cette déclaration intervient après l'appel lancé début août par le roi au président algérien Abdelmadjid Tebboune «à faire prévaloir la sagesse» et «à œuvrer à l'unisson au développement des rapports» entre les deux pays voisins. Un pas en avant diplomatique que le pouvoir algérien a préféré snober. Au moins 69 personnes, dont 28 militaires et 38 civils, ont déjà péri dans les incendies qui ravagent le nord de l'Algérie, des feux par dizaines contre lesquels pompiers, corps armés et volontaires tentent désespérément de circonscrire. Ces feux ont débuté lundi soir en Kabylie, notamment dans la région de Tizi Ouzou. Les autorités déplorent une cinquantaine de départs de feux simultanés. Les flammes sont attisées par un épisode de canicule qui s'est abattu sur le pays, avec des températures qui pourraient grimper jusqu'à 48°C.