La décision du nouveau président colombien, Gustavo Petro, de rétablir les relations avec la milice séparatiste polisario s'explique par la proximité de l'actuel dirigeant avec les mouvements séparatistes. Les relations entre la Colombie la milice du polisario remontent à 1985 lorsque le pays a accordé au groupe séparatiste sa reconnaissance, sous le gouvernement de Belisario Betancur. Mais ces relations avaient été gelées en décembre 2000 sous la présidence d'Andrés Pastrana et en octobre 2021, Bogota avait indiqué que « la juridiction consulaire de son ambassade au royaume s'étend désormais sur tout le territoire marocain, incluant le Sahara ». Cette annonce a signé un réchauffement et un rapprochement clair entre les autorités marocaines et colombiennes. Et la décision du nouveau président colombien ne reflète pas les relations bilatérales, mais plutôt sa position à lui. Selon une source diplomatique, le nouveau président de gauche a été actif dans la milice du Mouvement du 19 avril, qui avait participé à la guérilla contre les forces colombiennes dès les années 1970 et a effectué de nombreux détournements d'avions civils et de personnes avant de se lancer dans la politique. Le mouvement, auquel faisait partie l'actuel président colombien, était un groupe de guérilla qui participé au conflit armé colombien de 1974 à sa démobilisation en 1990, jusqu'à sa transformation en parti politique puis son éclatement pour rejoindre le bloc de la gauche. Cette re-reconnaissance après plus de 20 ans de retrait revient « à des raisons idéologiques extrémistes liées aux anciens points de rencontre entre les milices du polisario et la rébellion armée du 19 avril » à laquelle faisait partie l'actuel président colombien. Elle va à l'encontre de la position de la Colombie sur la question du Sahara marocain, puisque Bogota a soutenu les efforts de l'ONU pour trouver une solution politique dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité. Cette position, selon la même source, contredit la dynamique positive qui a marqué les relations bilatérales avec le Maroc avant cette décision, notamment lors de la convocation du comité mixte en 2020, où un programme de coopération pour la période 2020-2022 a été approuvé. Ce dernier a fait l'objet d'une réunion d'évaluation courant mai 2022.