Le Maroc et l'Algérie se livrent un duel à distance, en Colombie. En marge de la visite du secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères à Bogota, des députés des deux pays ont lancé, dimanche 8 mai, le groupe d'amitié algéro-colombien. Rachid Chakib Kaid effectue, depuis jeudi, une tournée au Mexique, au Pérou et en Colombie. La création de ce mécanisme de coopération entre Alger et Bogota s'inscrit dans la stratégie visant à soutenir les thèses du Polisario au sein des deux Chambres du Parlement colombien, renouvellées le 13 mars dernier. Pour rappel, en décembre dernier, le président de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre basse au Parlement algérien, Mohamed Hani, également présent à Bogota, avait promis, lors de sa participation à la 45e édition de la «Conférence européenne de solidarité et de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO)», de réactiver le «Réseau international des parlementaires pour l'autodétermination du Sahara occidental». Le député avait d'ailleurs annoncé à cette occasion, son projet de «convier des parlementaires qui ne sont pas encore convaincus par la cause sahraouie». Le Maroc a répondu, indirectement, à l'annonce de la création de ce groupe d'amitié algéro-colombien. Le même jour, depuis San José, la capitale du Costa Rica, le président colombien Ivan Duque Marquez, a exprimé au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, «le soutien de son pays à la position du Maroc sur la question du Sahara, ainsi qu'aux efforts du Royaume en vue d'une solution définitive à ce conflit artificiel, dans le cadre du processus politique mené sous l'égide des Nations unies», rapporte la MAP. Duque et Akhannouch participent à la cérémonie d'investiture du nouveau président du Costa Rica. Bogota «reconnaît les efforts du Maroc dans la recherche d'une solution politique, pragmatique, réaliste et durable à ce différend, sous les auspices exclusifs de l'ONU», avait déjà souligné le ministère colombien des Affaires étrangères, dans la mise au point publiée en octobre 2021. La Colombie ne reconnait pas la «République arabe démocratique sahraouie (RASD)». Mais ce pays a rendez-vous avec des élections présidentielles, le 29 mai prochain. Les sondages annoncent une possible victoire du candidat de la gauche, le sénateur Gustavo Petro, un ex-membre de la guérilla du Mouvement du 19 avril, fondé en 1970. Aux élections législatives du 13 mars, la coalition de gauche (Pacte historique), conduite par Petro, a réalisé une percée dans les deux Chambres du Parlement.