Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a déclaré mercredi que le Maroc fait face à une situation de sécheresse « anormale ». Cette situation a poussé le gouvernement à prendre plusieurs mesures pour « éviter les coupures d'eau » potable, a-t-il affirmé en annonçant la liste des villes les plus touchées par les pénuries d'eau et les mesures prises. Ce sujet est d'une « importance extrême », a affirmé le porte-parole de l'exécutif lors d'une séance de questions-réponses devant les journalistes à la fin de conseil du gouvernement. « Est-ce qu'il y a certaines plantations agricoles qui dérangent ?... Nous en ce moment, nous sommes dans une situation, il faut le dire, anormale », a-t-il reconnu en faisant référence à la sécheresse qui frappe le Maroc, la pire que le pays ait connue depuis 40 ans. « Il y a un suivi de près de la part du chef du gouvernement, depuis plusieurs mois », a encore affirmé le responsable, en ajoutant qu'il y avait des indicateurs de cette situation depuis plusieurs mois à l'avance. Mustapha Baitas a affirmé que le gouvernement actuel a pris des mesures pour éviter des coupures d'eau potable pour les ménages, en réponse à une question sur l'éventualité de procéder à des coupures d'eau ou un rationnement de l'eau pour économiser les ressources. Il a également éludé la question de mettre en place des solutions pour les agricultures qui consomment le plus d'eau et qui épuisent les nappes phréatiques du royaume, car pour rappel, l'agriculture consomme 85 % des ressources en eau du pays, selon Mustapha Baitas, tandis que les consommations des ménages n'équivalent qu'à 8 % de l'eau potable. Il a, cependant, loué les efforts du Plan Maroc Vert qui ont permis de réduire drastiquement la consommation d'eau potable dans l'agriculture grâce au recours à la technique du goutte à goutte. Le porte-parole du gouvernement a assuré que pour répondre aux inquiétudes des Marocains, le gouvernement a fixé « l'eau potable (comme) priorité ». Des mesures urgentes ont été prises principalement dans les bassins hydrauliques souffrant de baisses des niveaux d'eau, comme à Casablanca, où il y aura la liaison entre Casablanca nord et sud et il y aura de l'eau qui sera acheminée depuis le barrage du Moulay Abdellah de Rabat. A Marrakech, le barrage El Massira sera renforcé par les eaux des barrages Ahmed Hansali, et celui de Bin El Ouidane, les stations de pompages d'eau de Oulad Stout et Moulay Ali seront redistribuées pour Nador, Driouch, Berkane, Saidia et Ras Lma, a indiqué Mustapha Baitas, en ajoutant qu'il y aura des forages exploratoires dans plusieurs villes telles que Oujda et Guercif. Par ailleurs, le Maroc aura recours au dessalement des eaux dans plusieurs régions. « Sur le moyen terme, d'ici 2026, il y a 300 millions de mètres cubes d'eau pour Casablanca, les stations de dessalement de l'eau au niveau de Safi, El Jadida et Dakhla, ensuite Nador, Sidi Ifni, Tarfaya et une station pour Laâyoune » qui est déjà en phase avancée, selon le porte-parole. « A Agadir, le problème a été réglé grâce à la station de dessalement située à Chtouka qui a été créée dans le cadre du plan Maroc Vert » et qui servait à alimenter l'agriculture et qui a été détournée pour la consommation d'eau potable », a-t-il affirmé. Enfin, dans le cadre du dispositif mis en place pour lutter contre le stress hydrique, il y aura « l'acquisition en urgence de stations mobiles de dessalement des eaux souterraines et de 700 camions-citernes pour approvisionner 80 centres et 4.930 douars en eau », a conclu le ministre.