Ma déception fut tellement grande, en contemplant la chute retentissante de piliers internationaux de défense des droits de l'Homme, que je croyais –naïve que j'étais-, être des remparts pour les opprimés et les victimes d'injustice diverses. Cette même naïveté m'a amené un beau jour à frapper à leur porte et à solliciter leur protection contre celui qui a violé mon humanité et ma dignité. Mes attentes et aspirations furent vaines. Et cela, je ne m'en suis malheureusement rendue compte que plus tard, après que Human Rights Watch (HRW) m'a tiré la porte au nez, et a déformé mes propos, ce qui dénote clairement des dysfonctionnements de cette organisation et la duplicité de son discours, après que cette dernière ait ardemment défendu la version du bourreau et ait fait tomber les preuves dans l'ombre du doute et de l'oubli, au point même de prononcer la condamnation de la victime et glorifier le bourreau, bafouant ainsi la justice, et ce, dans le seul objectif d'influer le déroulement de cette affaire et l'orienter vers le cours voulu. Mon cas a vraisemblablement mis à nu cette organisation et a révélé sa « vraie » face cachée. Cela a suscité chez moi plusieurs questionnements. Des questionnements sur les vrais objectifs de ces organisations, censées normalement être impartiales, neutres et solidaires avec les victimes. J'ai alors entamé ma quête à la recherche de réponses suffisantes et satisfaisantes sur sa prétendue neutralité, ses méthodes de travail et d'investigations pour obtenir ses informations, préparer ses rapports et sélectionner les dossiers qu'elle défend ? Ma quête à la recherche de réponses m'a conduit en juin dernier à frapper à la porte de M. Eric Goldstein, directeur par intérim pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Human Rights Watch et « expert des affaires de la Tunisie, de l'Algérie, du Maroc et du Sahara occidental ». Après de grandes hésitations et réticences qui ont duré plus de deux ans, M. Eric Goldstein a finalement répondu à certaines de mes questions, alors que mon dossier était déjà clos, après que le tribunal a rendu son verdict final. Lui-même qui a déjà travaillé dans la commission de protection des journalistes hommes et non des journalistes femmes apparemment !! La plupart de mes questions portaient sur le fonctionnement de l'organisation et les moyens déployés pour obtenir des informations, des questions explicitement éludées bien évidemment. Cependant, ce qui m'a surpris, c'est la nature de certaines questions qui m'ont été posées, notamment par Mme Rotna Begum, qui m'avait clairement demandé comment les autorités marocaines m'avaient traitée lors du dépôt de plainte et aussi durant l'enquête et si j'avais une plainte quelconque ou une objection à faire à ce propos ? Cette question incompréhensible, déplacée et hors contexte, a été pour moi largement suffisante pour révéler les véritables intentions de cette organisation censée défendre les droits de l'Homme et qui, en réalité, les exploite à des fins de déstabilisation politique et sociale des pays. Une exploitation sournoise et honteuse des malheurs et des peines des victimes, à des fins politiques et pourquoi pas financières, en tentant sans relâche de remettre en question les institutions de l'État et saper la confiance des citoyens et de la communauté internationale, et c'est ce qui a été clairement révélé par cette chute retentissante de Human Rights Watch et de ses homologues comme Reporters sans frontières. Les véritables intentions de ces organisations ont été également confortées par le non-respect flagrant des principes d'impartialité, lorsque Human Rights Watch a chargé Ahmed Reda Benchemsi de suivre le procès de « ARR, son ami intime et ancien collègue à Tel Quel ». Une question se pose alors, les principes d'éthique professionnelle et d'impartialité n'imposent-elles pas le choix d'une partie neutre pour assurer la fiabilité et la recevabilité des rapports ? S'il y a un point positif dans ma cause et ma lutte acharnée, c'est d'avoir pu mettre à nu ces organisations et démasquer leurs vrais visages. Des organisations qui ont pris parti pour le bourreau et ont condamné la victime, des organisations qui ont donné toute la légitimité au bourreau et l'ont retirée à la victime, qui l'ont dépouillée de ses droits et de son affiliation professionnelle, et l'ont laissée seule face à la monstruosité de son bourreau et ses compagnons. Oui, ceux qui prétendent défendre les droits des journalistes. Des situations qui ont laissé des blessures profondes et difficiles à estomper, car ni la justice ni le temps ne peuvent les guérir. Des blessures que je ne cesserai d'exposer chaque fois que j'en aurai l'occasion. Des blessures qui matérialisent la preuve de la condamnation et un message d'avertissement à ceux qui croient aux valeurs mensongers et hypocrites que prônent et défendent ces organisations trompeuses. Révéler la vérité demeure pour moi, la seule consolation qui guérira mes blessures. C'est pour cela que j'ai fait le choix d'emprunter cette voie, pour révéler la vérité, au lieu de me taire toute ma vie. Le même procédé s'est répété avec le jeune Adam, activiste LGBT, face au journaliste qui l'a harcelé. Ces organisations n'ont pas hésité à faire la promotion de son bourreau, à enterrer la voix d'Adam, sans même daigner l'écouter ou le rencontrer. Et quand ces cas se répètent de la part de plusieurs organisations censées défendre les droits humains, il ne s'agit plus d'une exception ou d'une erreur d'appréciation, mais nous nous trouvons davantage devant un scénario unifié dans la sélection des affaires et des parties prenantes. De leur point de vue, les droits de l'homme ne valent la peine d'être défendus que s'ils s'intègrent dans leurs agendas et s'adaptent à leurs fins. Ce qui leur convient, ils l'adoptent sans aucune hésitation, et ce qui va à l'encontre de ce qu'ils veulent, ils mettent alors les bouchées doubles pour le discréditer et le délégitimer. En résumé, ces organisations qui prônent la défense des droits humains sélectionnent avec grand soin les affaires qui leur sont présentées selon des agendas bien précis, dont le but apparent est bien entendu de défendre les droits de l'Homme, mais en réalité le véritable but est bien sournois, c'est de déstabiliser les Etats et semer le chaos et l'incertitude, ce qui en fait de simples danseurs sur le rythme des malheurs et blessures des victimes !!!