Les travaux de la réunion de haut niveau du comité des quinze ministres des Finances (F15) de l'Union africaine (UA), se sont ouverts ce lundi à Rabat avec la participation de ministres, experts et représentants d'instances continentales. S'exprimant à l'occasion, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, a appelé à « repenser le modèle de financement » de l'Union africaine, en vue de pouvoir « garder le cap ». « Repenser le modèle de financement de notre Union s'impose avec acuité si nous voulons garder le cap de l'objectif que nous nous sommes fixé depuis 2015 à Johannesburg, pour un financement durable, prévisible, équitable et responsable de l'Union africaine », a-t-elle dit. Et de souligner en ce sens qu'au-delà de son impact direct sur les économies africaines, la crise actuelle, de par son ampleur inégalée et sa durée imprévisible, « pourrait remettre en cause la viabilité financière de notre grande famille institutionnelle qu'est l'Union africaine ». Pour la ministre, cette retraite constitue l'occasion pour le Comité et l'ensemble de ses membres de réitérer leur engagement en faveur des réformes enclenchées par la Décision de Kigali, visant à promouvoir une culture budgétaire et financière axée sur les principes de bonne gouvernance et de reddition des comptes au sein de l'Union. C'est aussi l'occasion, a-t-elle poursuivi, de saluer les efforts soutenus, déployés par la Commission de l'UA, qui ont permis des avancées notables dans la mise en œuvre des réformes institutionnelles dans ses composantes les plus importantes, telles que la mise en place d'une plateforme technologique garantissant une plus grande transparence dans les processus de recrutement du personnel de l'Union et le respect de l'ensemble des règles d'or dans l'élaboration du budget 2022. Le Comité F15, a-t-elle dit, fortement engagé dans la dynamique des réformes budgétaires et financières lancées par l'UA ces dernières années, est sans doute l'organe le mieux placé pour formuler une vision globale sur la voie à suivre, pour apporter des réponses concrètes aux défis du financement de l'Union. La ministre s'est, par ailleurs, réjouie du choix du Royaume pour accueillir cette retraite ministérielle du Comité F15, la première depuis plus de deux ans. « Nous y voyons une reconnaissance fort appréciée des efforts déployés par notre pays et de son engagement en faveur de l'Union africaine, au cours des dernières années. Ce choix reflète aussi la confiance que placent nos partenaires africains dans le Royaume du Maroc qui a toujours fait de la coopération Sud-Sud avec les autres pays africains un choix stratégique, porté par le leadership du Roi Mohammed VI, et fondé sur une vision globale et équilibrée du développement de notre continent », a-t-elle fait observer. De son côté, la vice-présidente de la Commission de l'UA, Monique Nsanzabaganwa, a relevé que l'éclatement de la crise économique engendrée par la pandémie et la crise ukrainienne sont venus exacerber les défis auxquels fait face le continent africain, qui se trouve, aujourd'hui, face à une spirale inflationniste dont l'échappatoire est difficilement perceptible à court terme. Cette même crise pourrait, de par sa gravité, remettre en cause la viabilité financière de l'UA, d'où la nécessité d'élaborer un ensemble de règles d'or qui établissent des principes clairs de gestion financière de l'Union, outre concevoir des stratégies de rétablissement innovantes, a-t-elle souligné. A noter que ce conclave, tenu sous le thème « Au-delà de la pandémie de Covid-19 et du conflit ukrainien: Renforcer la résilience des économies africaines et la viabilité financière de l'Union africaine », s'articulera notamment autour de l'après Covid-19, la crise ukrainienne et le redressement économique, la viabilité financière de l'UA ainsi que la performance du F15.