Le dialogue social avec les syndicats a été entamé depuis la nomination du gouvernement en octobre 2021 dans différents secteurs. Aujourd'hui, le gouvernement poursuit ses négociations avec les centrales syndicales pour tenter de parvenir à un accord social à la veille de la Fête du Travail, célébrer le 1er mai de chaque année depuis le 17e siècle. À cet égard, des sources bien informées ont révélé à Hespress que le gouvernement a dévoilé, lors de ses réunions avec les centrales syndicales au niveau des comités du secteur public et privé, les grandes lignes de la présentation que le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s'apprête à présenter aux dirigeants syndicaux avant la fin de cette semaine. Selon nos sources, cette offre comprend l'unification du salaire minimum dans le secteur agricole (SMAG) avec le salaire minimum dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des professions libérales (SMIG). Cela se fera à travers des étapes qui n'ont toujours pas dévoilées. Les propositions que compte faire le chef du gouvernement comprennent également l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés en réduisant l'impôt sur le revenu dans les secteurs public et privé, la hausse du quota de promotion et enfin permettre aux salariés n'ayant pas accumulé 3.240 jours déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de leur droit à la retraite après paiement de leurs cotisations restantes, tout en étudiant la possibilité de réduire le nombre de jours déclarés pour obtenir une pension. D'autre part, les données obtenues par Hespress indiquent que le gouvernement compte prendre de nouvelles mesures dans l'intérêt des employés domestiques. D'ailleurs, la couverture sociale et sanitaire est devenue obligatoire pour cette catégorie d'employés, depuis juin 20202, conformément aux dispositions du décret n° 2.18.686 relatif à la fixation des conditions d'application du régime de sécurité sociale aux travailleuses et travailleurs domestiques. Dans le même contexte, une délégation gouvernementale a tenu une réunion, lundi 25 avril, avec des membres du Bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) au siège central du syndicat à Casablanca. La délégation gouvernementale comprenait le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Ghita Mezzour, ainsi que le ministre délégué auprès du ministre de l'Économie et des Finances, chargé du budget, Fouzi Lekjaa. Dans un communiqué, la Confédération démocratique du travail a indiqué que « la délégation gouvernementale a exprimé la volonté d'institutionnaliser le dialogue et de parvenir à un accord social incluant les secteurs public et privé ». Le bureau exécutif de la CDT a d'ailleurs souligné dans son communiqué les éléments de son dossier revendicatif précédemment soumis au gouvernement. Il s'agit de la mise en œuvre des engagements antérieurs, l'amélioration des revenus en augmentant les salaires, la révision de l'impôt sur le revenu pour faire face à la détérioration continue du pouvoir d'achat du fait de la flambée des prix, ainsi que d'autres revendications justes et légitimes pour toutes les catégories de travailleurs, mais aussi les retraités. Le syndicat a également insisté sur la nécessité de respecter les libertés syndicales et d'activer le dialogue central, sectoriel et territorial régulier et permanent propice pour répondre aux revendications, résoudre les conflits et encourager la conclusion de conventions collectives. À la lumière de ce « dialogue responsable », le syndicat a indiqué que la délégation gouvernementale s'est engagée à organiser une réunion entre les centrales syndicales les plus représentatives et le Chef du gouvernement pour présenter une proposition gouvernementale détaillée. Le gouvernement propose ainsi d'institutionnaliser le dialogue social, en tenant deux réunions par an entre le Chef du gouvernement et les dirigeants syndicaux. La première réunion aurait lieu au mois de septembre, pour permettre aux syndicats de faire part de leurs observations et suggestions sur le projet de loi de finances, tandis que la seconde réunion devra avoir lieu au mois d'avril, pour trouver des solutions appropriées aux questions en suspens et échanger sur les questions qui préoccupent les employés et ouvriers.