Après les changements intervenus dans la position espagnole vis-à-vis de la question du Sahara, et la visite du Chef de gouvernement espagnol, Pedro Sanchez à Rabat, à la faveur d'un retour à la normale dans les relations des deux pays voisins, le polisario a décidé de couper tout contact avec Madrid. Ce geste d'humeur, encore un, ne fait aucunement l'unanimité au sein même des séparatistes. En ce sens, une association de défense des droits du peuple sahraoui basée en Espagne, a dénoncé cette décision qui a pour « seul objectif » d'isoler davantage le peuple Sahraoui dans les camps de Tindouf. « Nous dénonçons la décision unilatérale et irresponsable de la direction du polisario de rompre les relations avec l'Etat espagnol avec lequel nous avons des liens culturels et historiques », a indiqué l'association l'association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH) rappelant que l'Espagne est l'ancienne puissance colonisatrice du Sahara. L'association, qui avait porté plainte contre le chef de la milice séparatiste ainsi qu'une vingtaine d'autres membres de cette organisation et des officiers algériens pour disparitions forcées, et crimes contre l'humanité, estime comprendre de la décision du polisario qu'elle n'a que pour « seul objectif d'isoler d'isoler davantage notre population dans les camps de Tindouf (en Algérie), déjà isolée ». Dans son communiqué, l'ASADEDH, appelle le polisario à reprendre contact avec le gouvernement espagnol pour le bien-être de la population sahraouie (qui bénéficie des aides espagnoles, ndlr) et pour la paix dans la région. « Nous appelons ces forces à reconsidérer et à soutenir cette décision pour le bien de tous les Sahraouis, si ce qu'ils recherchent vraiment est leur bien-être, outre le fait que cette décision contribue à la stabilité de notre région », indique-t-elle. L'organisation de défense des droits du peuple Sahraoui, a pour sa part félicité le gouvernement de Pedro Sanchez de soutenir l'initiative d'autonomie proposée par le Maroc comme seule base de règlement de la question sahraouie. L'ASEDEH estime dans ce sens que la décision de l'exécutif espagnol est « courageuse » et elle soutient « une solution sans gagnants ni perdants ». Par ailleurs, l'ONG a adressé un message au partis politiques espagnols qui ont critiqué cette décision qui se range dans la légalité internationale et qui bénéficie d'un large soutien de la communauté internationale comme la France, les Etats-Unis et l'Allemagne. Elle estime que ces partis qui font pression sur l'exécutif espagnol pour qu'il revienne sur cette décision historique « ignorent » la réalité du peuple sahraoui. Selon l'organisation de défense des droits des sahraouis, le gouvernement de Pedro Sanchez a pris une décision « qui va dans la bonne direction pour mettre fin à la misère de notre population qui a déjà passé cinq décennies à vivre dans des conditions déplorables dans l'inhospitalier désert algérien ». C'est pour ces raisons que l'ONG appelle la milice du polisario à rétablir le contact avec l'Espagne pour ne pas enliser la situation des Sahraouis captifs des camps de Tindouf en Algérie.