Détenu à la prison de Bourkayz, Rachid El Fayek, président de la commune Ouled Tayeb sera appelé à répondre à tout un lot de chefs d'accusation. Il est poursuivi par la cour d'appel de Fès, en compagnie de six personnes, dont des membres de sa famille, des fonctionnaires et personnes du secteur privé. Selon les informations recueillies par Hespress, les enquêtes menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont fait état de transformation de parkings en habitation ou en locaux commerciaux, de non-respect des marges de recul dans la construction et d'autorisations de construire sans aucune prise en compte du plan d'aménagement de la commune. Des millions versés sous forme de pots-de-vin Les enquêtes menées par la BNPJ ont mis à nu les pratiques illégales du président de la commune Oulad Tayeb qui servent à obliger les citoyens à verser des pots-de-vin en contrepartie d'obtenir un permis de construire et un permis d'habiter. Dans ce contexte, les enquêteurs ont interpellé une secrétaire travaillant dans l'une des sociétés de Rashid El Fayek, qui a indiqué que de nombreux citoyens, entrepreneurs et promoteurs immobiliers se rendent régulièrement à son bureau sollicitant son intervention illégale dans leurs affaires administratives. La secrétaire a également révélé qu'elle recevait des enveloppes et des documents administratifs, dont elle ignorait le contenu, de la part des citoyens qui se rendent régulièrement au siège de l'entreprise. Elle avance qu'il lui ordonnait également de recevoir les sommes d'argent offertes comme pots-de-vin. Elle a ajouté que Rachid El Fayek oblige les citoyens, qu'ils soient promoteurs immobiliers, entrepreneurs ou résidents de la commune Oulad Tayeb, une somme d'argent variant entre 10.000 et 15.000 dirhams pour obtenir un permis de construire, et une somme d'argent variant entre 15.000 et 20.000 dirhams afin d'obtenir un permis d'habiter, qui sert à raccorder les habitations à l'eau potable et à l'électricité. Quant aux raccordements des bâtiments au réseau d'assainissement, El Fayek imposait une somme d'argent variant entre 3000 et 5000 dirhams en contrepartie de sa signature sur le document prévu à cet effet. Spoliation des terres Soulaliyates Rashid El Fayek, accompagné de Jawad El Fayek et Abdelhak El Fayek, est allé jusqu'à confectionner des procurations signées par des habitants, afin de les exploiter pour activer un plan d'aménagement en leur nom. Les enquêtes ont également dévoilé la complicité de certains architectes, des représentants des terres Soulaliyates, les autorités locales, en plus de l'agence urbaine, qui construisaient des bâtiments et réalisaient des lotissements sur les terres soulaliyates sans aucun respect du plan d'aménagement de la commune. Escroquerie et spoliation immobilière À cet égard, des victimes indiquent que le président de la commune Oulad Tayeb les avait trompés sur le fait que leurs terrains étaient des espaces verts ou publics, dans le but de s'emparer de ces propriétés aux prix les plus bas, ce qui a été obtenu avec « I. M. qui lui a dit que son terrain se trouvait dans une zone verte et il s'en est emparé. Il a également érigé un bâtiment au-dessus d'une place publique, sans enregistrer aucune violation de construction contre lui. Ledit bâtiment a été loué à l'entreprise de distribution BIM. La disparition d'un dispensaire La représentante légale de la délégation régionale du ministère de la Santé a déclaré que « la mère de Rachid El Fayek a saisi un centre de santé dans la haute commune de Ouled Tayeb ». Ajoutant qu'« en raison de la détérioration des murs de ce centre de santé, la délégation régionale de la santé a décidé de transférer le personnel travaillant au dispensaire d'Oulad Tayeb jusqu'à la rénovation du bâtiment selon un programme précis ». Selon la même porte-parole, fin 2017, la mère de Rachid El Fayek, dont sa résidence est adjacente au centre de santé, a spolié le terrain construit au-dessus, où elle a démoli une partie du mur entourant le centre, affirmant que ce terrain relève de la propriété de ses terres. La délégation régionale du ministère de la Santé a informé les représentants de l'autorité des faits susmentionnés, mais ils n'ont pas pu intervenir, étant donné que l'auteur de cette infraction grave est la mère du président de la commune Oulad Tayeb. En 2019, la mère d'El Fayek, avec certaines de ses connaissances, a démoli le reste de la clôture entourant le dispensaire et a saisi l'autre moitié, y compris des logements des fonctionnaires entourant le centre, avant de complètement les traces du centre à l'aide des deux fils Rashid et Jawad