S'il est un fait, c'est que partout dans le monde entier, le prix des carburants a augmenté. Le Maroc n'y échappe pas et dans l'affaire bien avant tout le monde, c'est le citoyen qui en subit les répercussions. Dans certaines stations-service de la ville de référence Mohammedia en l'occurrence, le litre du gasoil dépasse désormais les 11 dirhams, ou tout du moins, flirte avec. Celui de l'essence est à 12,5 dirhams minimum. Du coup, les tarifs des transports publics au Maroc devraient connaître une hausse conséquente. D'ailleurs, l'Association marocaine du transport et logistique (AMTL) ne s'en est pas caché et a même annoncé, lundi, une hausse de 20 %, dans un communiqué. Elle explique l'augmentation par « la flambée du prix du Gasoil, dépassant largement les 10 dirhams le litre, un plafond qui avait été convenu à ne pas dépasser avec l'ancien gouvernement. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui les données sont autres et ça roule autrement et à tout va pour ne pas dire à perte pour nombre de professionnels dans le domaine. Les taxis ne sont pas en reste et ceux affiliés à l'Union marocaine du travail (UMT) ont exprimé, ce lundi, leur ras-le-bol en condamnant ces hausses de prix du carburant et de facto les biens de consommation qui s'en suivent en se demandant ce que fait le Conseil de la Concurrence pour enrayer ce phénomène. Ce qui est sûr c'est que la grogne s'en va en crescendo dans le monde des transports et à tous les niveaux, du « routier sympa » faisant dans la marchandise au transport de voyageurs, etc. Aussi faut-il s'attendre prochainement à quelques mouvements de protestation dans cette corporation des transporteurs touchée de plein fouet par la hausse des carburants. Mais cette augmentation ne touche pas que ces derniers. L'automobiliste et autres en souffrent et par voie de conséquences le panier de la ménagère qui manquera de quelques emplettes parfois vitales pour certaines bourses. L'origine de phénomène énergétique remonte à l'Exécutif Benkirane qui avait libéralisé le marché des hydrocarbures en 2015 offrant une fleur à la distribution, un secteur sans guère d'égard au pouvoir d'achat du Marocain. Des hausses s'en sont suivies, avec la levée des subventions et la renonciation du gouvernement à la fixation des prix des produits pétroliers. Le libre cours à la concurrence a fait le reste et ce n'est pas la seule obligation d'affichage des prix qui occulteront les fluctuations du marché. Aujourd'hui force est de constater qu'un retour en arrière parait peu évident et maintenir des tarifs règlementés de vente comme auparavant, n'est pas d'actualité. Aussi faut-il repenser la chose de la politique énergétique nationale et trouver un remède à l'explosion des prix, afin de construire un véritable service public à même de convenir à des situations de la sorte. La flambée des prix à l'international devrait nous faire réfléchir à une indépendance énergétique et fixer des prix par les pouvoirs publics, histoire de résister aux instabilités du marché et de se protéger des hausses vertigineuses. Défendre ce mécanisme, quand les plus fragiles sont contraints de choisir entre se nourrir ou rouler, devient une urgence absolue. Cela aiderait également à parer à des mouvements sociaux en devenir, car d'aucuns des transporteurs routiers n'ont l'intention de rester inactifs pour faire entendre leur voix face à cette flambée des prix du carburant qui n'a de cesse de s'enflammer. Si les associations, syndicats et autres fédérations se concertent, les consommateurs marocains ne cachent pas, pour leur part une indignation voire une colère collective sur les réseaux sociaux. Dans un naguère pas si lointain, il avait suffi d'un rien pour lancer un boycott que d'aucuns gardent amèrement en souvenir.