Alexandre Benalla et son épouse ont été placés mardi matin en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de « corruption et blanchiment » autour d'un contrat de sécurité signé entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov et son ancien acolyte Vincent Crase, rapportent plusieurs médias français cet après-midi. Ils ont été cueillis ce matin à leur domicile par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE). La justice française reproche à l'ancien chef de cabinet adjoint de l'Élysée un contrat de sécurité signé avec un proche de Vladimir Poutine du temps où Alexandre Benalla travaillait auprès d'Emmanuel Macron. Alexandre Benalla avait été condamné en novembre dernier pour des violences commises lors de la manifestation du 1er mai 2018. Il est actuellement interrogé par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), et est entendu sur commission rogatoire du juge qui enquête sur le contrat de sécurité signé par son acolyte Vincent Crase et un oligarque russe, Iskander Makhmudov, milliardaire à la tête d'un empire industriel en Russie dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF). Dans ce contexte, et pour les enquêteurs, il semble probable qu'Alexandre Benalla, ami de Vincent Crase, ait négocié ce marché, alors même qu'il était l'un des collaborateurs d'Emmanuel Macron. Une enquête avait déjà visé en France l'oligarque russe Iskander Makhmudov. La justice avait aussitôt classé le dossier. Mais des révélations dans l'affaire Benalla provoquaient plus tard la réouverture des investigations. L'enquête du PNF porte notamment sur un contrat de sécurité passé entre la société Mars de Vincent Crase et Iskander Makhmudov. L'ancien gendarme Vincent Crase, également condamné pour les violences du 1er-Mai, avait été brièvement placé en garde à vue dans ce dossier en décembre 2019. Le contrat passé avec Mars, prévoyait d'assurer la sécurité et l'accompagnement des enfants de l'oligarque, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l'accompagnement de Makhmudov lorsqu'il viendrait en France. Chose qu'il n'a jamais faite durant les trois mois de ce contrat. Iskander Makhmudov aurait payé 294 000 euros pour ce contrat, dont un peu plus de la moitié – 172 200 euros – a été reversé sur les comptes de Velours société appartenant à Alexandre Benalla. Ce dernier, devant la commission d'enquête sénatoriale sur les violences commises le 1er mai 2018, avait assuré n'avoir pas pris part à la négociation de ce contrat. Vincent Crase, ancien officier réserviste de la gendarmerie, pour sa part avait écarté toute irrégularité dans ce contrat. Tout avait commencé en 2016 lorsqu'un écologiste russe alerte le Parquet national financier (PNF) des agissements de cet homme d'affaires controversé, Iskander Makhmudov, qui a fait fortune dans les années 1990 après le démantèlement de l'URSS. Ce « signalement » débouche sur une enquête préliminaire, classée l'année suivante. Détenteur de plusieurs propriétés en France, l'oligarque avait fait au préalable l'objet d'une enquête en Espagne sur des soupçons d'appartenance à une puissante organisation criminelle. Mais le dossier a été envoyé en Russie en 2011 et a fait l'objet d'un classement sans suite, selon le parquet de Madrid.