Les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) de la PJ parisienne ont interpellé, ce mardi 14 décembre, l'ex-garde du corps du président français Emmanuel Macron, Alexandre Benalla et son épouse, et ce à propos d'un contrat de sécurité signé avec l'oligarque russe Iskander Makhmoudov. Le « feuilleton Benalla », qui dure maintenant depuis plus de trois ans, connaît un nouvel épisode. Alexandre Benalla a été interpellé ce mardi matin par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) de la PJ parisienne avec son épouse, à leur domicile situé dans le XVIème arrondissement de la capitale. Cette arrestation intervient dans le cadre d'une enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF) sur des soupçons de corruption et de blanchiment de fraude fiscale. La justice reproche en effet à l'ancien chef de cabinet adjoint et ex-garde du corps du président Macron la signature de deux contrats de sécurité avec deux oligarques russes en 2018. L'un de ces deux contrats avait été signé en juin 2018 – qi prévoyait la protection d'Iskander Makhmoudov, un homme à la réputation sulfureuse et proche de Vladimir Poutine - alors qu'Alexandre Benalla était toujours en poste à l'Elysée. L'autre contrat était noué avec Farkhad Akhmedov, en passant, d'après les magistrats, par la société d'un proche et utilisant l'intermédiaire d'une société marocaine pour permettre à Alexandre Benalla de toucher une commission. Révélé par Médiapart en 2018, le premier contrat « prévoyait d'assurer la sécurité et l'accompagnement de M. Makhmoudov lorsqu'il viendrait en France ainsi que la sécurité et l'accompagnement de ses enfants scolarisés à Monaco. Chose qu'il n'a jamais faite durant les trois mois de ce contrat selon Vincent Crase, ex-employé de LREM qui assurait en 2019 n'avoir « jamais rencontré » l'oligarque. Ce dernier aurait payé 294.000 euros pour le contrat, dont 172.000 sur des comptes de Velours. Il est à rappeler que Benalla a été accusé de violences volontaires lors des manifestations du 1er mai 2018 dans la capitale et l'utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques. Il a également comparu devant la justice pour des affaires de port d'arme, usage public et sans droit d'un insigne, violation du secret professionnel et divulgation d'images de vidéosurveillance.