L'écrivaine Souad Jamaï a signé, cette fin de semaine à l'espace d'art contemporain Abla Ababou à Rabat, la deuxième édition de son roman « Le serment du dernier messager ». L'œuvre de 360 pages livre une vision d'un futur possible où les intérêts conjoints des firmes pharmaceutiques et des compagnies d'assurance prennent le pas sur la santé des populations. Loin d'être pessimiste, cette dystopie met en exergue l'entêtement de l'humanisme à exister envers et contre tout. Le Roman, un conte futuriste qui éclaire sur les anomalies du présent, raconte l'histoire d'un jeune chirurgien (Yélif) qui découvre des pratiques pour le moins inquiétantes au sein de l'hôpital où il exerce. De fil en aiguille, il met la lumière sur une sombre manipulation mêlant firmes pharmaceutiques et compagnies d'assurance. Le psychiatre et psychanalyste Ahmed Farid Merini, qui modérait la cérémonie de signature, a salué l'intérêt que porte Souad Jamaï à l'image du médecin et sa capacité à porter la profession à l'espace public. Tout en soulignant les qualités d'écriture de la romancière, il a rappelé la mention spéciale du prix Ivoire de la littérature africaine, qu'elle a reçu en 2021. « Dans un monde futuriste, Souad Jamaï nous propose de plonger dans un univers de médecine particulière, efficace mais déshumanisé. Le roman est un mi-fiction mi-réalité, car tous les faits scientifiques relatés dans ce travail se basent sur des recherches réelles », a-t-il mis en avant. Cardiologue de métier, la romancière Souad Jamaï en est à son troisième ouvrage après « Un toubib dans la ville » paru en 2016 et « Des ailes de papier", publié en 2019. En 2018, elle a créé une troupe de théâtre composée uniquement de médecins.