Cardiologue de profession, Souad Jamaï vient de publier son troisième roman. Intitulé «Le serment du dernier messager» (éditions La croisée des chemins), il questionne un futur où «les intérêts conjoints des firmes pharmaceutiques et des compagnies d'assurances prennent le pas sur la santé des populations». A travers une dystopie qui ne se veut pas pour autant pessimiste, l'auteure met en avant la force de l'humanisme et sa capacité à exister contre vents et marrées. Dans ce nouveau roman, Souad Jamaï continue de mettre en conversation l'écriture et la médecine, à travers le personnage de Yélif. Ce jeune chirurgien découvre des pratiques inquiétantes à l'hôpital où il exerce. Il met la lumière ensuite sur des manipulations impliquant les firmes pharmaceutiques et les compagnies d'assurance. Dans cette quête, il est aidé par Ali, «un vieux médecin au regard mêlé de cynisme et de dérision», ainsi que par Azel, «une consœur, qui croise sa route et bouleverse sa vie». «Le serment du dernier messager» remet en question les influences de l'industrie sur la médecine, tout en abordant des questions existentielles qui ramènent à des enjeux sociétaux majeurs, où la place de la technicité au détriment de l'humain est interrogée. A travers les anomalies du présent, ce roman questionne aussi le futur possible. Souad Jamaï allie dans ce roman ses champs de prédilection, dans la continuité de ses livres où elle questionne les transformations de la société marocaine, à travers un regard de praticienne. C'est dans ce sens qu'elle a créé en 2018 une troupe de théâtre, entièrement constituée de médecins pour mettre en scène son premier roman.