Sous le titre « L'Algérie en quête d'une riposte à l'axe militaire entre le Maroc et Israël » le journal "Le Monde" qui ne nous veut généralement pas que du bien, a indiqué que la diplomatie algérienne tente de se redéployer, après des années d'effacement. Cela constaté, on rajouterait pour notre part, « laborieusement » au risque de voir ce bon vieux Lamamra être éjecté par l'autre bon vieux, au nom imprononçable, mal élu au demeurant et qui préside aux affaires civiles du pays. Par intérim, serions-nous tentés de dire, de l'autre sénile de général, ce bon vieux Chenegriha. Et le quotidien français de citer le titre du média d'Algérie le plus caresseur dans le sens du poil du régime algérien, « L'Expression », « Le Mossad à nos frontières ». L'histoire étant là, de résumer, dixit le journal du soir français, « l'humeur dominante à Alger, au lendemain de la signature, mercredi 24 novembre à Rabat, d'un accord sécuritaire – officiellement nommé «mémorandum d'entente en matière de défense » – entre le Maroc et Israël, aux lourdes conséquences géopolitiques régionales. Et d'ajouter, « Israël sera chez lui au Maroc et aura l'Algérie à portée de missile, de drone et même d'incursion dans ses territoires », ajoute le quotidien, proche des cercles de pouvoir à Alger. Ce dernier, un aboyeur invétéré n'aura, in fine, que retransmis la réaction de l'ancien premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad – « L'Algérie est visée ». Que l'on aurait été dans un stade de foot on aurait sorti le fameux slogan du Raja, du WAC et des autres, « tat khla3″( elle fait peur) mais c'est un peu plus sérieux que cela. C'est qu'à l'Est de l'Eden on comprend aisément ce sentiment de crainte enrobé de peur ou même ce ressentiment à l'égard d'Israël une vieille stratégie de propagande à la « Pravda » ayant pignon sur rue en Algérie. Aussi, appuyons les dires sans « tendances » de l'auteur de l'article Frédéric Bobin. « En moins d'un an, le scénario d'un resserrement des liens sécuritaires entre les deux pays -Israël-Maroc- n'a cessé de s'approfondir, faisant fi de l'alarme algérienne comme des oppositions au sein de l'opinion marocaine. Le Maroc a toujours considéré le soutien politique et militaire d'Alger aux indépendantistes du Polisario comme une agression contre son intégrité territoriale. Il riposte avec cette alliance militaire spectaculaire avec Israël ». Doit-on vous l'emballer comme dirait le défunt ? Et puis, faisant état de la course à l'armement en insinuant le quantitatif de l'un et le qualitatif ambitieux de l'autre, le journaliste poursuit en indiquant que face à la posture conquérante du Maroc, l'Algérie semble sur la défensive, handicap hérité de son effacement diplomatique, citant pour étayer le chercheur Flavien Bourra, spécialiste du Maghreb « Il y a un profond désarroi des dirigeants algériens face aux dernières évolutions régionales ». Et Bobin de nous dévoiler les belles intentions diplomatiques de l'Algérie sur trois fronts bien distincts. « En premier lieu, l'Algérie réinvestit le dossier sahraoui. Le soutien militaire d'Alger au polisario devrait s'accroître en sus de l'appui diplomatique ». Rien de nouveau ici, pour nous autres, si ce n'est que notre scribouilleur s'est égaré en disant que « les Algériens devraient aussi faire davantage sentir leur présence avec des convois de camions civils – transportant des biens vers la Mauritanie et le Sénégal – sur le circuit traversant les +territoires libérés+ du Sahara occidental, à l'est du mur de séparation construit par les Marocains », reprenant un soi-disant expert en sécurité algérien, « il s'agit de signifier au Maroc qu'il ne fera pas la loi dans cette zone ». On lui pardonnera de ne pas savoir que « ces territoires libérés » sont une zone tampon appartenant au Royaume et contrôlée par la Minurso. Un no man's land en quelque sorte et sous réserve de la douce tonalité du cactus de « qui s'y frottera s'y piquera ». Et retour à l'analyse. « Le second front stratégique » selon le journaliste débordant d'imagination « où l'Algérie compte se redéployer est le Sahel où une lutte d'influence l'oppose déjà au Maroc. Le Mali en sera le théâtre le plus sensible, dans le contexte de la révision à la baisse de l'opération militaire française Barkhane». Eh non ! Une fois de plus c'est du domaine du faux, Bobin s'égare encore. Le Maroc ne déploie pas ses soldats juste pour faire le gendarme mais sous le joug de l'ONU pour des opérations de paix. Troisièmement, ce no comment « le Niger fait également l'objet de toutes les attentions d'Alger. La construction annoncée du gazoduc transsaharien, voué à relier le Nigeria à l'Algérie via le Niger, a réactualisé l'enjeu de la relation bilatérale. Le transit de ce gaz destiné à l'Europe est stratégique pour Alger », écrit encore le quotidien qui fait état de la relation historique avec la Russie (69 % d'achats d'armes) d'un éventuel rapprochement avec la Chine, déjà économiquement très présente en Algérie, et les appels du pied adressés à deux pays européens, l'Espagne (en délicatesse avec Rabat) et l'Italie (visite de Sergio Mattarella début du mois à Alger). Excusez du peu mais l'on va se permettre de rajouter l'Allemagne. Sinon, on adorera la chute pour dire ces "appels du pied" « qui nuancent l'idée d'une radicalisation diplomatique de l'Algérie ». Pour nous autres, à l'Est d'Eden, la diplomatie algérienne aurait beaucoup plus à gagner en passant outre l'hostilité gratuite. A bon entendeur !