C'est sûr que la visite à Rabat jeudi dernier, du ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, ne fait pas que des émules à l'Est de l'Eden, tant il est vrai que la politique diplomatique du Royaume ou la politique tout court, s'en va son chemin, placide. Sacré Maroc, il a réussi, à deux reprises en une semaine, non pas à provoquer, mais à accentuer la grosse colère en Algérie pour ne pas dire la rancune. D'abord, avec l'histoire des Canadairs et ensuite la visite du MAE israélien dans le Royaume. On l'imagine cela a fait enrager l'Algérie qui par la tutelle de Ramtane Lamamra interposée, n'a pas tardé à réagir à la déclaration faite, depuis le Maroc, par le ministre des Affaires étrangères d'Israël. Aussi, comme à l'accoutumée à chaque fois qu'on enrage en Algérie, dans un « légendaire » communiqué rendu public ce dimanche 15 août 2021, on a déclaré depuis Alger. « La presse internationale a fait écho à certaines déclarations fallacieuses et malveillantes, faites à partir du Maroc, concernant l'Algérie et son rôle régional ainsi que ses relations avec un pays-tiers ». Et dans la lancée le département de ce brave Ramtane Lamamra de poursuivre et surtout de s'en prendre à son meilleur ennemi « Cette sortie intempestive, dont le véritable instigateur n'est autre que Nasser Bourita en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc ». Une sortie qu'Alger estime être « traduite d'une volonté sourde d'entraîner son nouvel allié moyen-oriental dans une aventure hasardeuse dirigée contre l'Algérie, ses valeurs et ses positions de principe ». Bref, en d'autres termes, Israël n'a qu'à bien se tenir, l'Algérie l'a en point de mire. C'est qu'en effet, Yaïr Lapid avait exprimé l'inquiétude de son pays et celle du Maroc quant au rôle de l'Algérie dans la région. Du coup la diplomatie algérienne a vite fait d'accuser le Royaume d'être le véritable « instigateur » de cette sortie estimant du reste que « cet aventurisme dangereux qui parie sur le pire constitue un démenti formel à la prétendue « tendue » que la propagande marocaine continue de répandre abusivement et vainement », le communiqué faisant clairement là, allusion, aux déclarations du Roi Mohammed VI qui avait appelé Alger à la paix et à écrire une nouvelle page dans l'histoire des deux pays. Le ministère des Affaires ne s'arrêtant pas en si bon chemin, y va de tout son soul pour conclure son « au rapport soldat ». « L'exercice public, dont les peuples maghrébins ont tous été témoins, traduit une fuite en avant suicidaire tant il est vrai que le chef de la diplomatie marocaine tente sournoisement d'ajouter à sa tentative désespérée de dénaturer la question qu'est le « Sahara marocain », un nouvel acteur représenté par une puissance militaire moyen-orientale, qui continue de refuser la paix juste et durable avec le peuple palestinien que porte l'Initiative arabe de paix à laquelle l'Algérie est authentiquement attachée », chute le communiqué. On le voit donc, le régime algérien enrage. Trop même, c'est certain ! L'Algérie ne manquera pas de réagir et devrait poursuivre de son éternelle rengaine qu'elle « se réserve le droit d'exécuter sa stratégie de riposte » face à l'opération de manigance maroco-israélienne, qualifiée d'« illégale, malvenue et dangereuse ». Depuis le temps qu'on attend cette fameuse riposte on va finir par ne plus y croire. C'en est trop pour le régime kaki qui n'en finit pas de contenir sa colère, tant il est vrai, que le Royaume lui fait à chaque jour de Dieu, des petites misères qui, une à une usent, c'est certain la patience de Changria & Co. Si l'Algérie a pour objectif de ne lier sa souveraineté qu'à un ou deux sponsors externe, c'est tout à son honneur, la matrice idéologique dépassée de nos jours du plus dur des styles staliniens faisant foi. A en voir de quel pain se nourrissent le Venezuela, Cuba, ou autres adeptes on peut s'interroger également et grandement où va justement l'Algérie dans ses choix ? De plus de ses accointances « volontairement voulues », avec l'Iran cela ne peut qu'aller de mal en pis pour le peuple algérien qui depuis plus de deux décennies hurle à chaque semaine dans la rue, son désir d'émancipation, d'un régime à la solde de caporaux qui n'a de cesse à lui refuser agressivement sa liberté. Toujours est-il, que le Maroc et l'Algérie ont et, heureusement va-t-on dire, des trajectoires politico-diplomatiques totalement différents. Le Royaume est plus ouvert à l'Occident, c'est son choix. Il a choisi la paix, que ce soit avec Israël, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Afrique, l'UE, les Occidentaux, la Russie, la Chine les pays du Golfe ou autres c'est un choix sage. A l'Est de l'Eden on a plutôt opté pour la fermeture sur soi, c'est également un choix. Cependant, il n'est pas payant, ni économiquement, ni socialement, ni politiquement, ni culturellement, il n'y a qu'à se comparer !