À l'occasion de l'ouverture du 10e Festival International de Cinéma et de Mémoire Commune de Nador (FICMEC), Najat Vallaud-Belkacem est revenue à ses origines, à la ville où elle est née et a grandi jusqu'à ses 5 ans, avant de s'envoler vers la France. Le Festival de cinéma et de mémoire commune de Nador a rendu hommage, mardi 16 novembre, à l'ancienne ministre française de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui a reçu le Prix international « Mémoire pour la démocratie et la paix« . Un moment émouvant pour cette juriste de profession, qui n'a pas manqué de remercier les organisateurs du festival. « J'ai l'impression de revivre toute ma vie, que c'était encore hier que j'étais dans les montagnes du Rif, une petite fille en train de courir derrière sa sœur aînée. C'est énormément d'émotion que de revenir sur ces moments qui m'ont construite. Car même si on part dans d'autres pays, on laisse un peu de notre cœur ici. Je remercie infiniment les organisateurs du festival d'avoir considéré que je pouvais être légitime à recevoir ce Prix de démocratie et de paix. Cette dernière qui ne peut être instaurée dans le monde qu'en veillant à mieux partager les richesses, car c'est l'inégalité qui crée la frustration, la rancœur et le malheur« , a déclaré Najat Vallaud-Belkacem. Lors de son séjour à Nador, l'ex-ministre française a rendu visite à plusieurs écoles dans la région qui ont été fondées par l'Association « Wahdzma »(Yes we can – oui on peut). Interpellée par Hespress Fr, celle qui fut aussi ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, a exprimé sa joie de revenir à sa ville natale et à ses origines, et s'est exprimée sur la situation de l'éducation nationale au Maroc. « Je suis très contente d'être-là. Comme vous le savez je suis originaire de cette région où je suis née, où j'ai grandi jusqu'à l'âge de 5 ans avant de rejoindre la France, où j'ai travaillé et occupé des postes de responsabilités, notamment ministre de l'Education nationale. Et comme je suis de retour dans ma région d'origine, je voulais absolument voir des écoles. Mais je voulais aussi voir des écoles ouvertes à tout le monde, qui soient gratuites. Je sais bien que l'éducation parfois coûte cher. Et moi je suis pour la gratuité de l'éducation », a-t-elle soutenu. En visite à une école montée par l'Association « Wahdzma », et qui offre des cours de langues, Najat Vallaud-Belkacem a exprimé son soutien à cette initiative au micro de Hespress Fr, en insistant sur l'importance de l'apprentissage des langues dès le jeune âge. « On est ici dans une école qui offre des cours de langues de français et d'anglais en particulier, gratuitement, toutes les semaines au profit des enfants. Je trouve que c'est absolument extraordinaire. J'espère qu'ils pourront se développer encore et qu'il y en aura d'autres écoles comme cela qui se développeront », a-t-elle dit. Et d'ajouter: « Aujourd'hui, je pense qu'apprendre une langue vivante étrangère c'est vraiment indispensable pour les enfants, et que ça s'apprend dès le jeune âge. C'est quand on est petit qu'on arrive à attraper les sonorités, la langue. Ça sera très important pour leur vie professionnelle future quel que soit quelque soit le métier qu'ils exercent. Aujourd'hui on doit savoir parler, soit le français, l'anglais, l'allemand, ou peu importe. Mais il faut avoir une autre langue que sa langue natale. J'espère que tous ces enfants que j'ai rencontrés vont tenir bon, bien apprendre et réussir leur vie. La grande force du Maroc, c'est sa population, notamment sa jeunesse Ancienne ministre de l'éducation nationale française, de 2014 à 2017, Najat Vallaud-Belkacem a occupé plusieurs postes de responsabilité dans l'Hexagone. Elle a été adjointe au Maire de Lyon (2008-2013), puis Vice-présidente du Conseil régional de Rhône-Alpes, Conseillère générale du Rhône (2008-2014), Porte-parole du gouvernement Français (2012-2014), avant d'occuper pour la première fois, le poste de Ministre des Droits des Femmes, de la ville, de la Jeunesse et des Sports (2012-2016). Née à Béni Chiker, à Nador en 1977, Najat Vallaud-Belkacem a quitté très tôt le Maroc, mais n'a pas quitté de l'œil ses origines ou encore l'évolution de son pays natal. « Je constate de manière générale que le Maroc est en progrès évidemment. Sur beaucoup de sujets que j'ai connus dans mon enfance, les choses vont mieux aujourd'hui qu'à l'époque, y compris par exemple, l'aménagement du territoire. Vous voyez comment la ville de Nador a changé. Il y a des investissements beaucoup plus importantes qui sont faits dans de nombreuses régions qui autrefois étaient des régions très rurales », a-t-elle indiqué. Sur la question de l'Education au Maroc, Najat Vallaud-Belkacem estime « qu'il y a du mieux dans ce domaine aussi. Mais, tout le monde reconnaît, encore aujourd'hui, malheureusement, que les enfants dans les zones rurales ne font pas les choses qu'ils aimeraient faire. Parfois c'est de l'enseignement privé qui coûte de l'argent que leurs familles n'ont pas », a-t-elle relevé. Ceci dit, la juriste a estimé que la « grande force du Maroc reste sa population, notamment sa jeunesse ». « Il ne faut pas douter de ça. Il y a plusieurs pays au Nord qui rêveraient d'avoir une population jeune. Des pays qui, eux, sont en train de vieillir et qui vont manquer de main-d'œuvre. Et qui vont donc manquer aussi de têtes, d'intelligence, d'innovation de créativité. Et donc, quand on est dans un pays comme celui-là (Maroc), avec cette jeunesse-là, il faut investir en elle. Et je crois que c'est la volonté royale, chose qui est très bien », a-t-elle déclaré. Pour conclure, Najat Vallaud-Belkacem a indiqué être « très favorable à l'initiative nationale de développement humain (INDH) », estimant que «tout ça va dans le bon sens, en faisant toujours plus, pour faire en sorte que nos enfants fassent de longues études, de la recherche, innovent, montent des entreprises et trouvent un l'emploi ».