Cinq mois et demi après que Brahim Ghali ait quitté l'Espagne après son hospitalisation causée par Dame Covid le montant de la facture de son séjour reste un mystère. Le coût des soins médicaux des 44 jours d'admission à l'hôpital de San Pedro de Logroño de Brahim Ghali se chiffrerait à 100 000 euros selon l'avocat Antonio Urdiales. Pour une pneumonie causée par le coronavirus cela fait cher aux yeux du citoyen espagnol. Ce dernier a demandé au juge d'instruction Rafael Lasala, dans une lettre, de charger la Brigade provinciale d'information de Saragosse d'une enquête afin de connaître « dans les plus brefs délais » les frais engendrés « Pour le séjour et le traitement » du séparatiste à l'hôpital Riojan « de son admission à son départ », en indiquant le « montant total » et « s'il a été payé par le patient ou par un tiers, ainsi que les moyens de paiement ». Il est en outre demandé à ce que l'on identifie les occupants de l'ambulance qui l'a transporté à Logroño au mois d'avril dernier. C'est que l'enquête sur l'entrée en Espagne du leader séparatiste, dirigée par Lasala est en train de dériver et d'aucuns avancent même des accusations de détournement de fonds qui rejoindraient celles de la protection ou de soutien tendancieux, mensonge et prévarication dont font déjà l'objet l'ancienne ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzales Laya et son ancien chef de cabinet, le diplomate Camilo Villarino. L'enquête en ce sens est menée sous la coupole du chef du tribunal d'instruction numéro 7 de Saragosse, Rafael Lasala. Pour la requête introduite par l'avocat Antonio Urdiales, le magistrat espérait bien à travers le témoignage ces derniers jours du directeur Seris (Service de santé de Riojan) de faire la lumière sur l'affaire. Mais dans sa déclaration, Alberto Lafuente, a déclaré qu'il n'avait pas connaissance du montant de cette facture et plus est, ne savait pas si Ghali s'en était acquitté, comme il avait promis de le faire par écrit. En effet, à son entrée à l'hôpital, ce dernier avait dû remplir (quelqu'un l'a fait en son nom) un formulaire de demande d'assistance aux patients non financés par le Système National de Santé au nom de Mohamed Benbatouche, sans laisser de trace du numéro d'identification ni d'adresse de son document. Ghali est arrivé à Logroño accompagné de son fils et de son médecin personnel, mais la police ne sait pas qui a signé ce document. Sous cette forme, le leader séparatiste a demandé « des soins de santé au système de santé publique de La Rioja » et a promis de prendre en charge financièrement « les dépenses dérivées de l'aide, en payant la facture qui lui sera envoyée pour les services fournis ». L'accusation entend, en outre, que la brigade de police clarifie également combien cela a coûté et qui a payé le transfert en ambulance du chef du Front Polisario le 18 avril de Saragosse à Logroño (dans un véhicule médicalisé du service de santé de la Rioja). De la même manière, l'avocat estime nécessaire d'identifier le « chauffeur et les occupants » de l'ambulance (un chauffeur, un médecin et une infirmière qui ont voyagé depuis Logroño avec l'aval du directeur du Seris et de la présidente rioja elle-même, la socialiste Concha Andreu. L'accusation exige qu'ils témoignent tous comme témoins afin de « connaître les détails du transfert ». Pour Urdiales, toute l'opération d'introduction de Ghali « clandestinement et illégalement » en Espagne « n'avait aucun but humanitaire », car le traitement qu'il a reçu en Espagne pour vaincre la Covid « aurait pu être réalisé sans aucun problème en Algérie ». En tout état de cause, précise-t-il, cette prétendue finalité humanitaire « n'est en aucun cas une cause ou un motif d'exonération de la responsabilité pénale pour la commission éventuelle de crimes de recel, de falsification ou de mensonge ». Dans sa lettre, l'accusation exige également que le juge d'instruction convoque l'inspecteur en chef du renseignement à témoigner en tant que suspect, car à la demande du juge de la Cour nationale, Santiago Pedraz — qui à l'époque avait deux affaires ouvertes contre Ghali pour crimes de génocide, torture et détention illégale, entre autres —, s'était rendu à l'hôpital de Logroño pour corroborer que le patient admis sous la fausse identité de Mohamed Benbatouche était en réalité Brahim Ghali. Selon l'avocat Urdiales, le commandement de la police avait « pleine connaissance d'un délit de falsification d'un document officiel » [en apprenant que le leader du polisario s'était enregistré avec un faux passeport].