Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a présenté, jeudi à Rabat, le rapport sur l'état de la population mondiale au titre de l'année 2021, sous l'intitulé « Mon corps m'appartient : Revendiquer le droit à l'autonomie et à l'autodétermination ». Le document se focalise sur l'accomplissement de l'indicateur 5.6 des Objectifs de développement durable relatif à l'autonomie corporelle et aux droits reproductifs des femmes, tel qu'adopté, en 2015, par les 193 Etats membres de l'ONU. Le rapport de 2021 relève que lorsque les femmes et les adolescentes disposent de davantage de choix en matière de santé sexuelle et reproductive, cela se traduit par de nombreuses retombées positives sur leur santé, notamment par une meilleure compréhension des moyens de prévention du VIH et une probabilité accrue de se soumettre au nombre de visites prénatales recommandées et d'accoucher avec l'aide d'un médecin, d'un membre du personnel infirmer ou d'une sage-femme. Il souligne que le pouvoir de prendre des décisions en matière de sexualité et de reproduction est une condition fondamentale de l'autonomisation des femmes. En effet, une femme qui a le contrôle sur son corps a plus de chances de bénéficier d'une autonomisation dans d'autres aspects de sa vie. À l'inverse, une femme ou une adolescente ayant peu d'autonomie corporelle a moins de chances d'avoir le contrôle sur sa vie domestique, sa santé, son avenir et moins de chances de faire valoir ses droits. Les auteurs du rapport estiment qu'aucun pays au monde « n'est aujourd'hui en mesure d'affirmer avoir pleinement atteint l'égalité des sexes », arguant que si tel était le cas, « il n'y aurait pas de violence contre les femmes et les filles, d'écarts de rémunération, de déséquilibres en matière de leadership, de charge injuste de travail domestique non rémunéré, de services de santé reproductive défaillants et insuffisants, ni d'atteinte à l'autonomie corporelle ». Le rapport s'arrête aussi sur les lois qui favorisent ou restreignent la prise des décisions et constate qu'en moyenne, à l'échelle mondiale, les femmes ne disposent que de 75 % des droits légaux des hommes. Il relève aussi que l'existence de lois et de réglementations propices à la santé sexuelle et reproductive ne dépend pas du niveau de revenu d'un pays et que l'impact des inégalités de genre est amplifié par de multiples sources de discrimination fondées notamment sur l'âge, l'origine ou l'appartenance ethnique, le handicap ou même le contexte géographique. L'état de la population mondiale est un rapport annuel phare de UNFPA. Publié chaque année depuis 1978, il met en lumière les questions émergentes dans le domaine de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction, les porte à la connaissance du grand public et s'intéresse aux défis et aux perspectives qu'ils représentent pour le développement international.