L'enseignement supérieur accessible à tous, même dans les régions les plus lointaines, sans avoir à construire de nouveaux campus ou des cités universitaires, c'est ce que vise Khalid Samadi, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education nationale, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Samadi a annoncé devant le comité en charge de l'enseignement, de la culture et de la communication dans la chambre des représentants, le lancement des universités virtuelles à partir de l'année universitaire 2019/2020. Un projet pilote qui permettra de généraliser l'enseignement dans les régions enclavées et permettra aux titulaires de baccalauréats anciens de continuer leurs études. Les universités concernées par ce projet sont celles d'Ibn Tofail à Kénitra, ainsi qu'Ibn Zohr à Agadir. Ce projet est intégré dans le projet de loi-cadre n°51.17 relatif aux organismes de l'éducation, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique. Ce projet revêt une importance particulière au sein du secrétariat d'Etat chargé de l'enseignement supérieur et fait partie des dossiers prioritaires. Khalid Samadi considère que ce projet est « un nouveau modèle pour atteindre les étudiants, même chez eux dans les régions rurales », ainsi que pour dépasser « la contrainte de la politique visant la création d'établissements, de pistes, de bourses et de cités universitaires ». Ce projet pilote a été initié dans l'objectif de faire face à la demande croissante, ainsi qu'à la hausse de la popularité des établissements universitaires accessibles sans concours, et la hausse du nombre de titulaires du baccalauréat (232 000 cette année). Khalid Samadi a souligné que ce modèle d'universités virtuelles a été « testé à l'international avec succès ». Des universités pionnières Contactée par Hespress FR, une source proche du dossier, au sein du Secrétariat d'Etat chargé de l'enseignement supérieur, explique que les universités Ibn Zohr et Ibn Tofail ont été choisies « parce qu'elles sont différentes dans leur organisation ». « L'université Ibn Tofail est concentrée dans un seul campus, et Ibn Zohr est disséminée sur cinq régions dans plusieurs villes comme Dakhla, Laâyoune, Guelmim », précise-t-elle. Ainsi, les étudiants pourront suivre les cours sur leurs tablettes ou leurs ordinateurs. Le professeur, quant à lui sera dans un studio d'enregistrement dans l'université, et donnera un cours face à son ordinateur. Les étudiants pourront interagir, en temps réel, avec le professeur et leurs camarades. Grâce à la mise en place des universités virtuelles sur ces deux campus, le secrétariat d'Etat pourra déterminer les entraves et les inconvénients de ce projet, dans l'objectif de les améliorer, ainsi que pour la généralisation du lancement de l'initiative sur l'ensemble du royaume. Une initiative qui profite à tous Selon notre source, même les personnes titulaires d'un baccalauréat ancien pourront postuler, « comme les fonctionnaires qui souhaitent continuer leurs études ». « L'enseignement universitaire sera accessible à tous et arrivera chez les étudiants, même dans les campagnes enclavées », poursuit-elle. Toutefois, l'enseignement ne sera pas « entièrement virtuel », puisque pour certains cours il faudra être présent sur le campus. Il y aura une alternance entre cours à distance et à l'université. Pour le moment, les filières où le projet pilote sera testé n'ont toujours pas été choisies et le projet de loi de finances 2019 contiendra les détails budgétaires de ce grand projet.