Le président tunisien a indiqué que certaines parties cherchent à faire entrer des forces étrangères en Tunisie, dénonçant un « acharnement ». Le chef d'Etat tunisien n'a pas mâché ses mots pour qualifier certaines pratiques visant son pays, sans toutefois mentionner de quelles parties il s'agit. Dans un entretien avec le chargé de la gestion du ministère de l'Intérieur Ridha Gharsellaoui, le président tunisien, acculé par les critiques après son tour de force qui a été qualifié par ses détracteurs de « coup d'Etat », a tancé les institutions internationales. « Pourquoi nous classifient-ils ? La notation est semblable à une menace en échange de la soumission », a-t-il dénoncé en référence aux institutions de notations qui ont mal classé la Tunisie. « Il y a ceux qui demandent aux pays étrangers de s'ingérer dans nos affaires… Il y a des partis et des personnalités qui travaillent contre l'Etat tunisien », a-t-il lancé en référence à certains leaders politiques qui se sont réunis avec des ambassades étrangères à Tunis. « Nous tenons à faire respecter la loi et à protéger les droits et libertés. Pour moi, il s'agit d'une affaire d'Etat, de réaliser les espoirs de notre peuple », a-t-il justifié en insistant sur le fait que la Tunisie ne tombera pas sous la protection d'aucun autre pays. Le président tunisien Kais Saied a annoncé il y a quelques semaines la nomination de Najlae Bouden comme cheffe du gouvernement. Il a promis qu'un exécutif serait annoncé dans les prochains jours et que la justice fera son travail pour juger les contrevenants. La nomination de Najlae Bouden a été jugée « inconstitutionnelle » par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principale force au Parlement tunisien, qui a été gelé par le président Kais Saied, laissant Rached Ghannouchi, le chef du Parlement incapable de riposter ou d'exercer ses pressions ou entraves à la vie politique tunisienne. Cette nomination « ne respecte pas les procédures constitutionnelles, aggravera les crises économique et sociale dans le pays et n'aidera pas à les résoudre », avait réagi le parti islamiste, vainqueur des législatives.