Au lendemain de la journée mondiale du tourisme, pour nous autres au Maroc, une petite escale s'impose, le temps de se situer histoire de redonner vie à cette activité plutôt moribonde depuis que Dame Covid n'en finit pas de faire des siennes. Certes, par rapport à mars 2020 et l'état d'urgence sanitaire déclaré et ses mois d'arrêt forcés pour cause de pandémie, bien de l'eau a coulé sous les eaux et pour le paradoxe, force est de constater qu'aujourd'hui de plus en plus d'avions atterrissent au Maroc comme pour signifier un semblant de redécollage du tourisme que l'on va dire, timidement progressif. Des conséquences désastreuses d'une crise sanitaire Le secteur nous dit-on, sort légèrement la tête de l'eau. Il y a de cela peu de de temps jours, le pays a en effet, rouvert ses frontières aériennes aux vols internationaux. Mais pour autant, qu'on se le dise, nous sommes loin, bien loin de la situation d'avant l'avènement de la pandémie. Et pour cause, malgré ces soubresauts si l'on peut dire ainsi, tout est à rebâtir pour ne pas dire construire au regard de l'état des lieux. Aussi, reste-t-on dans l'attente d'un assouplissement des restrictions imposées qui pourraient redonner une vitalité à un secteur ayant subi les pires dégâts de tous. Lors de cette crise sanitaire, il a, à lui seul, fait battre de l'aile à notre économie. Et pour cause, « il représente près de 12% du PIB dont plus de 4% sont attribués au tourisme local » nous dit Hamid Bentahar, le nouveau président de la Confédération nationale du tourisme (CNT) sollicité par Hespress.fr. Le patron de la CNT tout juste débarqué d'une tournée dans les régions sud et entre deux déplacements a, d'une bienveillance, voulu nous accorder un petit entretien à bâtons rompus. « Le tourisme au Maroc c'est un secret de Polichinelle, est le secteur le plus affecté. Il vit une situation extrêmement difficile. Tout l'écosystème en souffre, toutes les filières sont touchées que ce soit au niveau des transporteurs touristiques, des hôteliers, des guides, des agences de voyages, des restaurateurs, des professionnels de l'événementiel, de l'artisanat... tous subissent les effets massifs de cette crise. En effet, ce secteur est le seul pratiquement ou parmi les rares qui subissent encore le coût des restrictions qui continuent à lui faire du mal » déclarera notre interlocuteur. Le tourisme occupe une place importante dans l'économie marocaine. Les recettes du tourisme international en 2019 ont généré 7.6 milliards de dollars alors que le tourisme interne a rapporté à lui seul 4.5 milliards de dollars de recettes. Le désespoir d'un secteur affecté Et d'ajouter « malgré un début d'été qui était intéressant, il y a aujourd'hui unanimité, la relance promise pour 2021 est malheureusement reportée. On acte quelques signaux cependant, pouvant permettre une levée des mesures restrictives qui soulageraient le secteur. Ce qui est bien c'est que les indicateurs de la santé s'améliorent de jour en jour, le travail sur la vaccination avance et l'on peut en être fier pour le côté sanitaire, mais que l'urgence est à la levée des restrictions. Et Hamid Bentahar de détailler les mesures à prendre, « il faut renforcer les liaisons aériennes, attendre une évolution de la catégorisation du Royaume, certains pays nous classe encore en rouge malgré les avancées sanitaires, communiquer sur les assouplissements et la levée des restrictions pour entretenir le désir de visiter le Maroc, permettre aux touristes de dîner au restaurant, au moins avec un pass sanitaire ou un test PCR, ne serait-ce que pour l'organisation des évènements (séminaires, congrès, festivals...) surtout en cette période de l'année, c'est un business nécessaire ». D'un autre côté, poursuit notre interlocuteur, il faut mettre en place les solutions qui ont été formulées par les professionnels pour remettre au travail l'ensemble des écosystèmes. Celles-ci sont des solutions responsables, citoyennes et nécessaires. Nous les avons déjà transmises au CGE pour sauver les emplois pour permettre aux acteurs du tourisme de sauver les emplois pour permettre de retravailler au mieux et au plus vite. Pour la CNT, l'urgence d'une feuille de route Pour le patron de la CNT, « ce sont des solutions concrètes pour le très court terme, pour la sauvegarde et la résilience, elles sont également des mesures sociales notamment la provocation de l'indemnité forfaitaire entrant dans le cadre du contrat-programme que réclament les professionnels au moins jusqu'à la fin de l'année parce que l'on sait qu'aujourd'hui que la reprise est reportée. Ce sont aussi des solutions pour les entreprises au moins sur la partie fiscalité qu'il faut revoir et également des mesures bancaires, car l'on ne voit pas comment les opérateurs vont pouvoir redémarrer et se remettre à sur rails (payer les salaires et autres dispositifs ayant trait à la bonne marche et gestion) ». La CNT on l'aura compris n'a d'autres ambitions que de mener à bien ces démarches entre les départements concernés Tourisme, Finances voire la Direction générale des collectivités territoriales pour le report du paiement des taxes locales et de la taxe professionnelle. Il est également demandé la mise en œuvre d'un plan de relance, mais surtout la signature d'un nouveau contrat-programme pour la période 2022-2024. Ce sont là bien des priorités pour des objectifs somme toute tout à fait logiques et nécessaires pour sauver le soldat T, que s'est fixée la toute fraîche équipe, nouvellement composée de la CNT et que chapeaute Hamid Bentahar. Ce dernier nous dira en guise de conclusion « nous fondons d'énormes espoirs sur le nouveau gouvernement pour prendre des mesures rapides sauver et créer des emplois, intégrer l'informel au regard des énormes potentiels et des fondamentaux très appréciables dont regorge le Royaume ».