Que l'Armée algérienne (ANP), Etat dans l'Etat, ait été de tout temps extrêmement liée au pouvoir pour ne pas dire sa détentrice est une Lapalissade. Passer outre cette "opacité" de Polichinelle et au regard de la situation politique instable à souhait en Algérie, il est comme qui dirait, que tous les ingrédients d'une plausibilité d'un coup d'Etat des casernes aux couleurs kaki, sont réunis. C'est qu'au sein de l'aristocratie en uniforme, les luttes intestines ont dessiné des clans et donc des velléités de prise de pouvoir au sein de l'Institution "suprême" même. Populairement, en Algérie, cette omniprésence de l'ANP au travers de toute la société ne suscite que rejet ou tout au moins, indifférence depuis, qu'elle s'est investie dans l'arrêt d'un processus électoral au tragique débouché "Décennie noire", qui restera dans les mémoires, comme la pire période de l'Histoire de la jeune Algérie. Aussi, depuis le début du Hirak, les manifestants exigent de l'ANP qu'elle s'en retourne gentiment aux casernes pour sonner le clairon à ses levées de drapeau et surtout à délaisser la chose politique, trop délicate pour ses bottes. La vox populi algérien depuis un certain février de l'an...2019, n'exprime en fait que la hantise d'accorder de facto plus de légitimité à l'extension du champ politique de l'ANP à travers ses interventions dans des circonstances de crises sociales par exemple le mouvement Hirak. Voilà pour le civil. Certes, pour l'heure, les militaires algériens ne sont pas tentés par un coup d'Etat "politique", au regard des immenses avantages qu'ils s'accordent. Une attitude attentiste qui tient plus du calcul que de la discipline. Mais à bien y voir, un coup de balai dans la hiérarchie donnerait un petit air de rafraîchissement dans les rangs dispersés de ceux du haut rang justement. C'est qu'en Algérie, on fait et on défait les généraux à tirelarigot. Il ne se passe pas un jour sans qu'une casquette à laurier ou étoilée ne puisse tomber. L'inverse est également de circonstance et dépoussiérer le béret, est "of course", dirions-nous un "way of life" dans les rangs de l'ANP. On en a vu des souillés, quitter volontiers la paille de la geôle pour un tapis rouge. Excusez-nous du peu, général Mohamed Lamine Mediène, alias Taoufik, protagoniste invétéré de l'interruption du processus électoral du FIS et tenant assidu de la faction dure de la classe dirigeante politico-militaire dite le "clan des éradicateurs". Taoufik "ô grandeur et décadence" a été démis et condamné à 15 ans de prison en 2015 et remplacé par le général Athmane ou Bachir Tartag lui-même éclaté chemin faisant. Taoufik s'en est retourné à ses vacations de renseignements à la DRS par la grande porte à la mort de Gad Saleh et l'avènement de son successeur le sénile Chengriha. Mais là n'est pas le sujet, c'est déjà en avoir trop dit. On assiste ces derniers temps, en Algérie à des manœuvres de déstabilisation. Ne cherchez pas le coupable il est tout désigné ou plutôt ils sont tout désignés, on l'aura compris, à l'autel dédié, ce sont ces fabuleux ennemis de l'extérieur, Israël et le Maroc, en l'occurrence. Ceci étant et nonobstant cela, l'Algérie se dirige vers un chaos caractérisé au regard de la situation catastrophique qui sévit à l'Est de l'Eden. Il y a matière convenons-en à justifier un petit coup d'Etat militaire ou tout au moins, solliciter la présence de Chengriha & co sur le terrain, pour une légitimité que l'on ne voile guère, plus. Mais qu'on se rassure, aussi dramatique soit-elle socialement de ses impacts sur le peuple, la situation sera instrumentalisée par le régime algérien. On ne badinera pas avec la propagande politique, en bons élèves de l'école de la Parvda, histoire de museler absolument le pays en neutralisant tous les "impairs" de l'opposition pouvant raviver le Hirak. Dame Covid étant passée par là, le régime kaki ne s'en gênera pas et tentera d'en garder le statu quo. Aussi est-il, somme toute, normal de voir des incendies et assassinats en Kabylie, obéissant à un agenda et commis par agents du DRS interposés, se multiplier dans de différentes régions. Curieusement l'Algérie de ces aspects, nous fait retourner aux années 90. Un président au nom imprononçable bien faible qui nous ramène à l'ère d'un Chadli Bendjedid en fin de règne et contraint à la démission au profit des généraux via HCS de jadis ou d'aujourd'hui, c'est tout comme, une sécurité nationale dite menacée, un Hirak toujours apte au service, et surtout une crise économico-sociale, semblable à la période juste d'avant-décennie noire. À ce rythme on comprend que l'Algérie soit en proie à une balkanisation. "Nice to know" après le Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK) et le Rachad promulgués au rang de "terroristes invétérés" par le régime algérien voilà qu'un mouvement séparatiste a vu dernièrement, le jour dans le sud de l'Algérie, "Le Mouvement pour la libération de Tamanrasset et Adrar". Va-t-on encore le classer à la même sauce pour avoir voulu sa part de partition.