La pandémie a provoqué une crise économique mondiale. La reprise prévue s'annonçait généralisée. En fait tous les pays ne devraient pas connaître le même sort. La sortie de crise serait de plus en plus inégalitaire. Le sud est en plein tumulte, il fait face au risque du variant delta et aux déficits en vaccination des populations. Le tableau s'est, particulièrement, assombri du côté des marchés émergents et en développement. L'Afrique subsaharienne est particulièrement concernée, tout comme l'Amérique latine et une partie du Sud et du Sud-Est de l'Asie. Le monde semble se diviser en « deux blocs ». Les économies avancées peuvent espérer que l'activité se normalise davantage sous le double effet de l'injection massive de ressources financières et d'une population en voie d'être entièrement vaccinée. Quant au reste du monde, plus particulièrement le Sud, où la couverture vaccinale est nettement moindre et le financement de la relance problématique, il devra continuer à composer avec les perspectives d'une résurgence des infections. Le rebond de la croissance en 2021 ne sera pas relayée par une reprise robuste en 2022 si la pandémie ne reflue pas partout dans le monde. La prudence reste de mise partout, tant que le virus continue à circuler et que de nouveaux variants peuvent apparaître. La reprise ne sera pas assurée partout dans le monde tant que les économies continueront à diverger, reproduisant les troubles sociaux et les tensions géopolitiques. Des politiques multilatérales, régionales et nationales concertées et ciblées sont plus que jamais nécessaires pour une reprise inclusive et durable. *Senior Fellow au Policy Center for the New South