Le bilan des violences en Afrique du Sud, qui ont ravagé au cours de la semaine dernière deux provinces est passé à 215 morts, a annoncé lundi la Présidence sud-africaine. «Trois décès supplémentaires liés à ces violences ont été recensés dans la province du KwaZulu-Natal, portant le nombre total de morts à 215», a déclaré lors d'un point de presse la ministre à la Présidence par intérim, Khumbudzo Ntshavheni. Par ailleurs, a-t-elle ajouté, six personnes suspectées d'avoir planifié ces violences ont été arrêtées, soulignant que la situation s'est complètement stabilisée à Johannesburg et qu'aucun nouveau cas de pillage n'a été signalé au KwaZulu-Natal. Les services de police ont procédé à l'arrestation de 2.554 personnes suspectées d'être impliquées dans les pillages et les violences qui ont ravagé les deux provinces, avait indiqué Mme Ntshavheni, notant que les autorités compétentes sont toujours en train d'évaluer les dégâts. Selon des observateurs, l'Afrique du Sud compte des pertes estimées à des milliards de dollars en raison des pillages qui se sont poursuivis depuis l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma. La Cour constitutionnelle l'avait condamné, fin juin, à une peine de 15 mois de prison pour outrage à la justice. De grandes villes comme Johannesburg, Durban et Pietermaritzburg ont été ravagées par des violences et des actes criminels qui ont pris racine dans la province du KwaZulu-Natal, puis se sont étendues vers d'autres régions du pays, notamment Gauteng, considérée comme la province la plus peuplée. Dans ce contexte de troubles, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a ordonné le déploiement de l'armée, mettant en garde que le pays est confronté à un risque majeur d'insécurité alimentaire et à une pénurie des médicaments à cause des actes de violence et de vandalisme.