La numéro deux du gouvernement, Carmen Calvo, a souligné en début de semaine dans une séance de contrôle de l'exécutif espagnol au Sénat, avoir été mandatée par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, prendre en charge la crise avec le Maroc. Elle s'est exprimée à la Chambre basse en réponse à une question du au Parti populaire espagnol (PP) et ce en présence de la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya , dont la continuité au sein du gouvernement devrait être mise en veilleuse avant une éventuelle refonte ministérielle dans les mois prochains. Autre bouc émissaire avec Laya, Grande-Marlaska (MI), un autre membre de l'exécutif de Sanchez pourrait également perdre son portefeuille ministériel lors d'un prochain changement gouvernemental. Le choix de Carmen Calvo par Sanchez n'est pas fortuit, puisque celle-ci, entretient de bonnes relations avec l'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, qui pourrait jouer un rôle dans la résolution de la crise. La première vice-présidente a ainsi précisé que c'est elle qui est à la pointe de la résolution de la crise avec le Maroc, au détriment de la ministre des Affaires étrangères et chef de la diplomatie espagnole, Arancha González Laya. Il se trouve que Calvo entretient de bonnes relations avec l'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich , qui a été rappelée par Rabat en protestation de la réception de, Brahim Ghali . L'entrée de Ghali pour « raisons humanitaires » en Espagne dans le plus grand secret, révélée à l'époque par les services de renseignement marocains, avait déclenché une série de problèmes pour le gouvernement espagnol alors que les intérêts stratégiques entre l'Espagne et le Maroc obligent à prendre d'autres mesures plus appropriées, afin d'éviter la rupture estime-ton dans les milieux politiques espagnols. C'est qu'on était peu fier d'expliquer l'entrée en Espagne démocratique d'une personne accusée de terrorisme, de génocide et contre l'humanité. Bref, à la suite de cela, à la mi-mai, La Moncloa avait créé un comité gouvernemental de crise sous l'égide de Calvo à la présidence et avec la participation de six ministères (MAE, Défense, Politique Territoriale et de la Fonction Publique, Droits sociaux, Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations en plus du Centre national de renseignement (CNI), secrétariat d'Etat à la Sécurité. Pedro Sanchez ayant enfin compris qu'il s'était trompé avait donc chargé la première vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo, de la question marocaine faisant penser ainsi que l'Espagne tentait de conclure des accords pour se réconcilier avec le Maroc. La politique de s'en prendre aux autres et de les blâmer n'a jamais été idéale pour la résolution de crises de cette envergure entre pays, surtout lorsqu'il s'agit de voisins. Le problème aujourd'hui se résume à un « tout ça pour ça ». Qu'a gagné l'Espagne après que Ghali ait quitté ses terres ? Rien, sinon qu'il laisse derrière lui la plus grave crise diplomatique entre l'Espagne et le Maroc depuis au moins le siècle dernier. L'Espagne a accepté de soigner un terroriste et a accepté son transfert avec l'Algérie en l'accueillant sous une fausse identité, qu'elle a justifiée pour des raisons de sécurité. C'est que la colère contre la MAE grandit. Depuis un an et demi qu'Arancha Gonzalez Laya est au pouvoir, « les catas n'ont pas cessé de se succéder », précise une source du ministère. « L'Espagne est esseulée internationalement, écartée quant aux questions contre le terrorisme (absence aux sommets internationaux décisifs dans la lutte contre le djihadisme), les alliances s'affaiblissent les grandes puissances détourne leur regard et pendant ce temps, González Laya se consacre à défendre mordicus non pas une cause mais des hommes comme le président vénézuélien Nicolas Maduro, ou Brahim Ghali ». Mais ce n'est pas le seul reproche. La ligne diplomatique est, certes, déterminée par l'ensemble du gouvernement et de son chef Sanchez d'une manière particulière. Sauf que la ministre avait obligation d'essayer de donner de la cohérence à cette politique en usant de la diplomatie justement. Mais ,maladroite elle est allée de de catastrophe en catastrophe. En référence à la gestion de la crise avec le Maroc une source diplomatique espagnole a eu cette réflexion, « La ministre a été le grand promoteur de l'opportunité d'hospitaliser Brahim Ghali en Espagne et c'est une erreur fondamentale. Nous avons réussi à mettre le Maroc en colère , en forçant les Etats-Unis, à un moment de faiblesse internationale particulière pour l'Espagne, à afficher publiquement sa préférence pour Rabat, et pour que l'UE doive prendre en charge notre politique d'immigration comme si nous étions des mineurs ». Et d'ajouter « l'alliance de Rabat avec les Etats-Unis est à son summum, et, pendant ce temps, le président américain, Joe Biden de décroche toujours pas le téléphone de Pedro Sanchez. Tout cela, alors que le contrôle de la Méditerranée continue d'être, de jour en jour, de plus en plus stratégique dans la lutte contre le djihadisme, et que le Maroc gagne du poids dans l'agenda de pays comme les Etats-Unis, la France ou Israël dans un dossier aussi délicat que la lutte anti-terroriste ». « Nous nous sommes ridiculisés avec notre approche évidente du Venezuela, nous avons pu laisser nos camionneurs bloqués au retour du Royaume-Uni avec l'apparition de la souche britannique, et, comme si cela ne suffisait pas, notre ministre n'est pas en mesure de garantir la vaccination du personnel à l'étranger », ajoute un membre du ministère. Autre son de cloche plutôt sarcastique celui-là, « Nous n'avions besoin que de la pression de Podemos avec le référendum au Sahara ... C'est une catastrophe. Un de plus des ennuis de Gonzalez Laya », conclut un autre ancien diplomate espagnol.