Les sorties médiatiques du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, se suivent et se ressemblent. A court d'arguments et de propositions concrètes à fournir à un peuple algérien en ébullition depuis plusieurs mois, il ne trouve pas mieux que de s'en prendre au Maroc, une inimitié gratuite, vaine et de plus en plus ridicule. Dans sa première interview, mardi, à la chaîne qatarie « Al-Jazeera », après l'accréditation de son bureau en Algérie, Tebboune a, encore une fois, exprimé son hostilité à la marocanité du Sahara, affirmant que la question du «Sahara occidental relève du comité de décolonisation des Nations Unies ». L'Algérie n'a aucun problème avec le Royaume, mais « c'est le Maroc qui a un problème avec nous », a-t-il soutenu, notant que la porte du dialogue est ouverte avec la partie marocaine. Pour le président algérien, objet de toutes les contestations chez lui, le conflit du Sahara et les relations bilatérales sont deux choses différentes. Ce conflit « n'est pas né aujourd'hui, mais est entre les mains des Nations Unies depuis 40 ans (...) », a-t-il dit. « Les Nations Unies considèrent le Sahara occidental comme une colonie, et elles ont la force de la MINURSO au Sahara et un envoyé de l'ONU », a-t-il ajouté, réitérant les mêmes positions qui ont toujours été exprimées par l'Algérie. Affirmant par ailleurs que les relations sont « bonnes et les frontières ouvertes en dépit de ce différend », Tebboune rappelle que le conflit du Sahara a été résolu par « le roi Hassan II, le roi saoudien Fahd Ibn Abdul Aziz et l'ancien président Chadli Benjdid lorsqu'ils ont décidé que les relations devaient rester bonnes et les frontières ouvertes entre les deux pays, alors que le conflit du Sahara est traité au niveau des Nations Unies ». En totale contradiction avec la réalité du terrain, le président, dont le pays abrite, finance et soutient des séparatistes armés qui menacent la stabilité et la sécurité du Royaume du Maroc, a affirmé sans ciller : « Les positions de l'Algérie n'ont pas changé et ne changeront pas, et le fait accompli ne sera pas accepté, quelle que soit la solution (...) Nous ne sommes pas des hors-la-loi ». Et pour faire encore plus absurde, il a avancé des chiffres erronés sur le nombre de pays reconnaissant la pseudo rasd, prétendant qu'ils sont au nombre de 75, alors qu'en fait ils se chiffrent à 163, soit 85 % des Etats membres de les Nations Unies. Abordant l'affaire de Brahim Ghali qui a éclaté récemment, Abdelmadjid Tebboune a indiqué le chef séparatiste avait été autorisé à quitter l'Espagne après avoir été entendu par la justice. Sur un autre registre, il a estimé que les dernières manœuvres de l'armée algérienne « ne sont pas politiques, mais s'inscrivent dans un cadre professionnel » car, a-t-il avancé, « l'armée algérienne « ne fait plus de politique ». Ah bon !