Après 51 jours de grève de la faim, le journaliste Soulaimane Raissouni détenu depuis 1 an pour une affaire de viol, a perdu 31 kilos et son état de santé devient critique à en croire son épouse Kholoud Mokhtari. Ainsi, et dans la journée du jeudi 27 mai, un sit-in de solidarité a été organisé devant la prison d'Oukacha à Casablanca pour la libération de l'ex-rédacteur en chef du quotidien d'Akhbar Al Yaoum. La famille de Soulaimane au côté de la famille du journaliste Omar Radi et un nombre de militants des droits de l'Homme ont tous scandé les mêmes slogans exigeant la libération immédiate des deux journalistes, poursuivis pour deux affaires différentes. Selon les protestataires, les deux journalistes répondent à l'ensemble des critères de poursuite en état de liberté notant que leur libération ne veut pas dire l'annulation des poursuites. Dans une déclaration à Hespress Ar, le père d'Omar Radi a déclaré que « le sit-in intervient après 50 jours de grève de la faim de Raissouni« , précisant que selon son épouse » Soulaimane a perdu le mouvement et est devenu faible et sans aucune force« . Une situation qui selon lui « préoccupe tout le monde et nuit à l'image de l'état au cas où l'un d'eux décède« . Le père d'Omar Radi a souligné dans sa déclaration que les deux journalistes « sont poursuivis de manière arbitraire dont le but est de les garder en prison. Sinon comment est-il possible que les demandes de leur libération sous conditions soient rejetées plus de neuf fois sans aucune explication du ministère public« . s'est-il demandé. Pour l'épouse de Soulaimane, « la détention des deux journalistes était hors la loi, injuste et arbitraire » se demandant comment peut être l'état de santé d'une personne en grève de la faim depuis 50 jours. Kholoud Mokhtari n'a pas manqué de critiquer les communiqués de la Direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) au sujet de la grève de la faim de son époux et son état de santé critique. En effet, la direction de la prison locale Ain Sebaa1 a affirmé jeudi 27 mai, que l'état de santé du détenu Soulaimane Raissouni est normal, contrairement aux allégations dénuées de tout fondement véhiculées par son épouse. Dans une mise au point, l'établissement pénitentiaire d'Ain Sebaa1, et dans le cadre du contrôle de la visite familiale en vertu de l'article 77 de la loi n°23/98 relative à l'organisation et au fonctionnement des centres pénitentiaires, a déclaré apprendre que Kholoud Mokhtari n'a pas tenté de convaincre son époux pour mettre fin à sa grève de la faim, mais au contraire elle l'a encouragé et l'a incité à la poursuivre, faisant fi des répercussions néfastes que cette grève pourrait avoir sur sa santé. Sur ce dernier point, les militants des droits de l'homme estiment qu'aucun ne peut voir une personne souffrir et lui demander de poursuivre sa grève de la faim ! La famille des deux journalistes et les militants des droits de l'homme exigent ainsi leur libération immédiate, sous conditions, vu qu'ils remplissent l'ensemble des critères pour être poursuivis en état de liberté. Ils appellent aussi à ce que « justice soit faite » dans ces deux dossiers qu'ils estiment montés de toute pièce. Il convient de rappeler que le journaliste Omar Radi est accusé de « financements étrangers, d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat » et de « viol« . Il s'agit de deux affaires jugées conjointement par la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca. Omar a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Sa défense a récemment demandé à ce qu'il soit remis en liberté provisoire et puisse accéder ainsi à son dossier. Mais cette requête a été encore une fois refusée. Pour l'ex-rédacteur d'Akhbar Al Yaoum, Soulaiman Raissouni, il est poursuivi sous le chef d'inculpation de «viol avec violence et séquestration ».