Parallèlement à la crise diplomatique ouverte entre le Maroc et l'Espagne ayant pour point de départ la présence de Brahim Ghali dans un hôpital public espagnol, une présence qui, faut-il le rappeler, a été consentie par le gouvernement de Pedro Sanchez, la procédure judiciaire à l'encontre de ce criminel suit son cours auprès de l'Audience nationale, la plus haute juridiction en Espagne. "Poursuivi" pour détention illégale, torture et crime contre l'humanité, prétendument commis en 2019 dans les camps de Tindouf il devrait être entendu le mardi 1er juin 2021. L'enquête est une conséquence de la plainte déposée par l'activiste sahraoui de nationalité espagnole Fadel Breica. Le juge a dû se prononcer sur la demande de l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (Assadedh), formulée lundi dernier, de retirer le passeport de Ghali pour empêcher son départ d'Espagne. Il a rendu mardi trois décisions concernant le prévenu. La première est celle de refuser une nouvelle fois d'ordonner la prison provisoire pour l'empêcher de fuir sans comparaître au préalable devant la justice espagnole. La demande avait été réitérée par les responsables des deux plaintes déposées contre lui après qu'un autre dirigeant du Polisario eut déclaré qu'il n'avait pas l'intention de témoigner à l'audience. Pedraz n'a pas non plus jugé nécessaire de placer à Brahim Ghali, un bracelet électronique pour empêcher une éventuelle évasion et garantir son audition mardi prochain. Pedraz avait décidé hier mardi de ne prendre aucune mesure de précaution car il répondrait à « des informations parues dans les médias ». La deuxième décision a été d'ordonner que, par le biais des tribunaux de Logrono – où Ghali est hospitalisé, en "convalescence" du coronavirus-, qu'il soit informé de la plainte pour génocide et autres crimes que Pedraz a rouverte il y a quelques jours, après avoir reçu la confirmation de la police que l'hospitalisation sous une autre identité était vraiment le chef séparatiste. A cela, il ajoute que Ghali doit désigner un avocat pour le représenter dans cette affaire et qui l'accompagnera dans sa convocation le 1er juin au Tribunal national soit en présentiel soit en visioconférence. Enfin la troisième décision, le juge d'instruction a également demandé au juge doyen de Logroño de préparer une visioconférence au cas où Ghali resterait hospitalisé mardi prochain et ne pourrait pas se rendre à Madrid. Pedraz a demandé à la police de lui fournir un rapport sur l'état de santé de Ghali et d'être vigilant quant à la possibilité d'une décharge médicale. Quelques heures plus tard, Brahim Ghali aurait accepté de comparaître le 1er juin devant la Haute Cour nationale en ligne, selon des sources du Front Polisario croit-on savoir. Cela impliquerait en principe que le 1er juin, il continuerait d'être en Espagne pour répondre à la convocation de Pedraz. Tout indique donc que, malgré les deux plaintes à son encontre, Ghali pourra rentrer en Algérie, soit avant soit après la convocation au tribunal. Pour le moment, aucune limitation des mouvements ne lui a été signifiée. De sources proches et du dossier et du gouvernement espagnol, on ne s'attend pas non plus à ce que des mesures à son encontre soient adoptées après son audition le 1er juin, au "regard des causes et la faiblesse des preuves du crime", selon l'avis du juge et du procureur dans l'affaire. Une affaire « d'Etat » jugée et pliée d'avance tant en Espagne on est juge et partie.