Dimanche, un Boeing 737 8AS de la compagnie Ryanair effectuant un vol entre la Grèce et la Lituanie, deux pays membres de l'UE et de l'Otan a été intercepté par un chasseur biélorusse (MIG 29) et dérouté vers Minsk. L'avion a dû rebrousser chemin au-dessus du territoire biélorusse juste avant la frontière avec la Lituanie. A son bord, Roman Protassevitch, 26 ans, ancien rédacteur en chef de l'influent média d'opposition biélorusse Nexta et fervent militant de l'opposition biélorusse qui a été arrêté à son arrivée à Minsk. Cette arrestation a déclenché une tempête diplomatique et les condamnations d'un tel acte relevant de la piraterie ont plu de partout dans le monde. La communauté internationale dénonce en chœur une action inacceptable et menace de sanctions. Le président Loukachenko accusé d'être à la manœuvre, s'est défendu en affirmant que les autorités biélorusses ont eu, une réaction normale après qu'elles aient reçu« une alerte à la bombe ». C'est le président biélorusse en personne, qui a donné l'ordre à un chasseur MIG-29 d'intercepter le Boeing de Ryanair après cette alerte. Selon l'actuel rédacteur en chef de Nexta, Tadeusz Giczan, « quand l'avion est entré dans l'espace aérien biélorusse », des agents du KGB bélarusse, soutenant qu'une bombe était à l'intérieur, ont « déclenché une bagarre avec le personnel de Ryanair ». Et l'avion a été dérouté sur Minsk. Au sol l'avion a été vérifié, aucune bombe n'a été trouvée, et tous les passagers ont été envoyés faire un contrôle de sécurité, selon le média d'opposition Nexta. En début de soirée, l'appareil a finalement pu reprendre son vol à destination de la Lituanie, où il s'est posé avec plusieurs heures de retard sur l'horaire prévu mais sans le jeune opposant. Des passagers du vol Ryanair, ont indiqué que Roman Protassevitch «avait très peur » et a dit qu'il « risquait la peine de mort » en Biélorussie. Ce lundi matin, le patron de Ryanair a confirmé que des agents des services de sécurité bélarusses (KGB) étaient soupçonnés de s'être trouvés dans l'avion. « Il apparaît que l'intention des autorités était de faire sortir un journaliste et la personne qui voyageait avec lui », a-t-il expliqué sur la radio irlandaise Newstalk, dénonçant un acte de « piraterie ». Les médias d'Etat biélorusses affirment que le Boeing a été dévié de sa trajectoire à cause d'une « alerte à la bombe », qui s'est révélée être fausse, et que Roman Protassevitch n'a « suscité l'intérêt des forces de l'ordre » qu'au moment où les passagers ont « repassé le contrôle aux frontières et les douanes ». Lundi après-midi, le ministère biélorusse des Transports a précisé avoir reçu une « menace signée du Hamas » contre le vol Ryanair. « Nous, soldats du Hamas, réclamons qu'Israël cesse le feu sur le secteur de Gaza. Nous réclamons que l'Union européenne cesse son soutien à Israël, si nos revendications ne sont pas satisfaites une bombe explosera (à bord de l'avion de Ryanair) au-dessus de Vilnius », rapporte le directeur du transport aérien Artem Sikorski, affirmant lire une traduction en russe du message reçu en anglais.