La demande de libération sous condition du journaliste et ex-rédacteur en chef de « Akhbar Al Yaoum« , Soulaiman Raissouni, en grève de la faim, a encore une fois été rejetée par la Chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca. Ce n'est pas la première fois que le journaliste se voit refuser cette demande, mais la 9è requête relative à une libération provisoire. كما كان متوقعا رفض السراح المؤقت للصحافي سليمان الريسوني! — هاجر الريسوني hajar raissouni (@hajarraissounu) May 20, 2021 Cela dit, la situation du journaliste en prison n'est pas des plus rassurantes. En grève de la faim depuis déjà 45 jours, sa santé se dégrade petit à petit ce qui inquiète sa famille et ses proches. Selon plusieurs témoignages, le journaliste avait l'air, lors de son audience du 20 mai, amaigri et faible suite à la grève de faim. Le représentant du parquet lui a recommandé d'ailleurs de suspendre sa grève. Mais en vain. Dans un tweet, la nièce de Soulaiman Raissouni, Hajar, a écrit « Soulaiman is dying » (Soulaiman est en train de mourir). Une triste réalité que les proches du journalistes et les militants des droits de l'homme dénoncent sur les réseaux sociaux. La raison derrière le déclenchement de cette grève de faim, est liée au refus de donner suite à l'une des revendications phares du journaliste, à savoir sa poursuite en état de liberté vu qu'il répond à l'ensemble des critères pour bénéficier de cette mesure. Soulaiman is dying سليمان يحتضر.. pic.twitter.com/KsDA9eDOex — هاجر الريسوني hajar raissouni (@hajarraissounu) May 21, 2021 Dans une déclaration conjointe qui date d'avril, les familles des deux journalistes, Raissouni et Omar Radi qui était également en grève de la faim avant de la suspendre, ont déclaré que « le détenu Soulaiman Raissouni a entamé une grève de l'eau en plus de sa grève de la faim qu'il avait précédemment annoncée. Le détenu Omar Radi, lui, a également décidé d'entamer une grève de la faim à la lumière des développements récents dont il a été témoin« . La même déclaration a révélé que Soulaiman Raissouni a décidé d' «entamer une grève de la faim ouverte pour dénoncer sa détention prolongée pendant si longtemps», mais aussi le fait que « sa cellule ait été soumise à une fouille humiliante ...», d'où sa décision d'entamer la grève de faim et de boycotter les communications téléphoniques avec sa famille et son avocat. 43 jours de la grève de la faim, La demande de libération provisoire du journaliste @FreeRaissouni est refusée. #CPJ #HRW #Amnesty #RSF Le journaliste soulaiman Raissouni mourra en prison.#الصحافة_ليست_جريمة pic.twitter.com/dw8tpjj7By — Kholoud Mokhtari (@KholoudMokhtar5) May 20, 2021 La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) avait rapidement réagi aux motifs de cette grève, affirmant qu'elle « n'est pas liée aux conditions de leur détention, comme il l'ont eux-mêmes affirmé lors de la visite qu'ils ont reçue de la part du directeur de l'établissement pénitentiaire dans une tentative de les en dissuader ». La DGAPR a ainsi rejeté sa responsabilité dans la grève de la faim observée par les deux journalistes notant que le but de cette grève, selon les deux détenus, étant leur libération, et qu'elle n'avait aucune responsabilité dans les éventuelles répercussions de cet acte sur leur état de santé. De leur côté, les militants des droits de l'homme et la famille des deux journalistes ne cessent de revendiquer leur libération immédiate, sous conditions, vu qu'ils remplissent l'ensemble des critères pour être poursuivis en état de liberté. Ils appellent aussi à ce que « justice soit faite » dans ces deux dossiers qu'ils estiment montés de toute pièce. Il convient de rappeler que le journaliste Omar Radi est accusé de « financements étrangers, d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat » et de « viol« . Il s'agit de deux affaires jugées conjointement par la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca. Omar a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Sa défense a récemment demandé à ce qu'il soit remis en liberté provisoire et puisse accéder ainsi à son dossier. Mais cette requête a été encore une fois refusée. Pour l'ex-rédacteur d'Akhbar Al Yaoum, Soulaiman Raissouni, il est poursuivi sous le chef d'inculpation de «viol avec violence et séquestration ».