Face à la situation des droits de l'Homme qui se dégrade jour après jour en Algérie et face à un président autoritaire qui organise sa retraite au sein du palais Mouradia, les Nations Unies et l'Union européenne ont fait part de leurs inquiétudes. L'Union européenne (UE) suit de près les développements en Algérie et en particulier la situation des droits de l'homme, a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, répondant à une question d'une eurodéputée. La députée européenne Gianna Gancia avait interpellé le chef de la diplomatie européenne sur « la poursuite des abus systématiques contre les opposants politiques en Algérie » et lui a demandé quelles étaient les suites des résolutions du Parlement européen qui exigeaient des autorités algériennes la garantie de la protection des droits de l'homme et des libertés. Josep Borrell, a souligné que l'Union européenne mettait l'accent sur le respect des droits de l'Homme, les libertés fondamentales et sur l'importance de la liberté d'expression et du pluralisme dans ses rapports avec l'Algérie, et a appelé le pouvoir algérien à « à engager un dialogue inclusif avec tous les représentants de la société ». La députée italienne a pris la parole pour demander instamment la Commission européenne de mener une enquête sur « le piétinement obstiné par les autorités algériennes des droits fondamentaux du peuple algérien » et de sanctionner les « autorités algériennes responsables des graves violations commises contre les détenus du mouvement populaire Hirak ». En mars, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme avait appelé à la fin à « la détention arbitraire en Algérie et pour l'abrogation des lois violant la liberté d'expression et de réunion » que le pouvoir a mis en place pour faire le black out de la situation des droits de l'Homme dans le pays, au moment où des journalistes, des activistes, universitaire et simples adolescents se sont arrêter et humilier dans les postes de police. Mardi encore, ce sont les Nations Unies qui se sont exprimées sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, et face au pouvoir emmené par Abdelmadjid Tebboune, qui asphyxie l'opposition et compte mener des élections législatives anticipées en juin afin de cadenasser le champ politique et laisser libre-court à la pensée unique. Le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'homme (HCDH) a utilisé un jargon clair pour s'adresser aux autorités algériennes qui tentent de bloquer la couverture médiatique des événements du Hirak pour éviter d'ébruiter les violations des droits de l'Homme. Le HCDH a notifié l'Algérie qu'il disposait de « rapports soutenus faisant état d'un usage de la force inutile et disproportionné contre des manifestants pacifiques, ainsi que la poursuite des arrestations », et cela, depuis la reprise des manifestations le 13 février.. « Nous sommes de plus en plus préoccupés par la situation en Algérie où les droits à la liberté d'opinion et d'expression, de réunion pacifique et de participation aux affaires publiques continuent d'être attaqués », a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point presse à Genève. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a fait état de « nouvelles allégations de violence physique et sexuelle en détention ont également fait surface ces derniers jours », menée autant sur des femmes et hommes que des mineurs. Ainsi, le HCDH a exhorté les autorités algérienne d' »arrêter de recourir à la violence », de « mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires » visant les manifestants du Hirak qui ont « exercé leurs droits à la liberté d'opinion, d'expression et de réunion pacifique ». Les Nations Unies ont clairement appelé les autorités algériennes à s'acquitter de la grâce présidentielle accordée aux personnes participant au mouvement Hirak, comme l'avait annoncé le président Tebboune, mais qui n'a pas empêché les autorités d'arrêter encore une fois les mêmes personnes. Le HCDH a par ailleurs appelé le pouvoir algérien à arrêter « toute forme de harcèlement et d'intimidation » contre les militants du Hirak et l'ouverture d' »enquêtes rapides, impartiales et efficaces sur toutes les allégations de violations des droits de l'homme ». « Nous exhortons également les autorités à revoir le Code pénal et d'autres lois répressives, notamment la loi 12-06 sur les associations et la loi 91-19 sur les réunions publiques et les manifestations, pour les mettre en conformité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, tous deux ratifiés par l'Algérie », ajoute l'organe onusien.